C'est parti pour le grand marathon. Entre mi-septembre et fin novembre, une trentaine de séries sont lancées aux Etats-Unis. Toutes les fiches sont disponibles ici.

Le pitch

L'histoire est écrite par les vainqueurs, selon l'adage. Sauf que dans le cadre d'une aventure extraconjugale, il n'y a souvent que des perdants. Et Noah et Alison, les deux principaux protagonistes de cette tromperie, racontent des versions fort différentes à la police, des années plus tard, dans une probable affaire de meurtre. Le spectateur, lui, ne sait pas qui croire. Ni même si quelqu'un dit toute la vérité.

La bande-annonce

Le who's who

Dominic West (The Wire), père de quatre enfants, est «parfaitement heureux» dans son mariage avec Maura Tierney (Urgences) mais il joue avec le feu Ruth Wilson (Luther). Cette dernière tente de sauver sa relation avec Joshua Jackson (Dawson's Creek) après la mort de leur enfant. Le beau-père insupportable, c'est l'immense John Doman, pour de délicieuses retrouvailles The Wire entre McNulty et le major Rawls. Ce tango menteur est orchestré par l'Israélien Hagai Levi, créateur de la série israélienne BeTipul, et Sarah Treem, scénariste de son adaptation américaine In Treatment.

La note: 4.5/5

Avec sa narration «Rashomon» à deux points de vue empruntée au maître Akira Kurosawa, la série aurait pu tourner au simple exercice de style répétitif. Mais la réalisation évite la multiplication des scènes identiques, et le quatuor d'acteurs l'élèvent à un drame humain ambigu et fascinant. Dans la version de Noah, elle est la séductrice chasseresse, sensuelle et libérée. Alison, elle, se présente comme une femme fragile et vulnérable. Qui retrouve l'autre à la plage? Lui propose-t-elle de lui montrer sa douche en plein air ou s'invite-t-il chez elle? Comme dans True Detective, l'interrogatoire au poste de police en flash forward brouille les pistes. L'effet du temps sur les souvenirs joue autant que la différence dans la perception individuelle et leur volonté de prouver leur innocence. A regarder en espérant que la suite soit au niveau et en écoutant L'infidélité de Miossec: «Tu vois bien que je ne te raconte pas de mensonge / Je t'avoue même ma stricte vérité...»