Denis Brogniart a retrouvé le sourire. Dans trois semaines, son émission «Koh-Lanta» va reprendre l’antenne pour une édition «all star» avec treize candidats emblématiques, une nouvelle saison qui devrait beaucoup plaire aux fidèles du jeu d’aventure. Mais le retour du programme phare de TF1 n’a pas été évident à mettre sur pied après les tragédies survenues l’an dernier et les critiques qui ont fusé.

Le 22 mars 2013, lors du premier jour de tournage de la 16e saison de «Koh-Lanta» au Cambodge, un candidat de 25 ans, Gérald Babin, atteint d’une pathologie du cœur, est mort d’une crise cardiaque. Quelques jours plus tard, le docteur de l’équipe Thierry Costa s’était suicidé s’estimant «sali» par la presse.

«Ce ne sera plus jamais pareil»

«Koh-Lanta, ce ne sera jamais plus pareil, c’est une certitude», a lâché Denis Brogniart ce vendredi, après la présentation aux médias de la nouvelle saison au siège de TF1 à Paris. Mais «c'était essentiel qu'on puisse se retrouver, avec ces drames», a-t-il ajouté. «Je suis arrivé en Malaisie quatre ou cinq jours avant le début du tournage. Ces moments avec l’équipe technique étaient plus silencieux que d’habitude. Tout le monde avait à l’esprit le candidat Gérald Babin et Thierry.»

Malgré tout, il «a senti qu’il y avait une envie de revenir», mais «avec une certaine pudeur, de l’émotion», a confié Denis Brogniart. «Il y avait forcément une appréhension. (…) Quand je donne le top départ sur la plage, c’est un moment compliqué.» Du côté d’ALP, la société qui produit l’émission, à aucun moment il n’a été question de mettre un point final à l’émission. Au-delà de la manne financière que représente l'émission, regardée chaque année par 7 millions de téléspectateurs en moyenne, «arrêter aurait été une forme d’aveu de culpabilité» par rapport au décès de Gérald Babin, a estimé Franck Firmin-Guion, PDG d’ALP.

«Des tests médicaux pour sportifs de haut niveau»

Pour redémarrer de manière sereine ce «Koh-Lanta un peu particulier», selon ses mots, il était en revanche indispensable de «mener une réflexion sur le suivi médical» des candidats: «Il était impossible pour nous de repartir dans les mêmes conditions». De nouvelles mesures ont donc été prises.

Dès le casting, des tests médicaux plus poussés ont été imposés (échographie cardiaque, test d’effort, bilan sanguin), notamment avec le partenariat de l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (INSEP). «Tous les candidats se sont soumis à des tests renforcés comparables à ceux des sportifs de haut niveau», a indiqué Franck Firmin-Guion. Par ailleurs, une infirmerie satellite avec présence d'infirmiers 24h/24 a été installée sur les lieux du tournage par «principe de précaution».

Pas de changements pour les épreuves

En revanche, les candidats choisis pour le retour de l’émission n’ont eu aucune préparation physique et psychologique spécifique cette année. «Ils sont solides, ils ont l’habitude», a assuré Denis Brogniart. «Au fond de nous, c’est peut-être un peu rassurant de recommencer avec ceux qui ont déjà fait l’aventure», a confié de son côté le patron d’ALP, avant d’indiquer qu’aucun changement n’avait été opéré quant à la nature des épreuves pour cette nouvelle saison.

«On n’a jamais eu d’épreuves trop dangereuses», a-t-il affirmé. Denis Brogniart est d’accord. Donnant l’exemple du tir à la corde, épreuve après laquelle Gérald Babin avait fait une crise cardiaque, le présentateur télé a lâché: «C’est quelque chose que n’importe qui pourrait faire à la plage.»