Mike Judge refait le portrait de la Silicon Valley
TELEVISION•La nouvelle comédie de HBO, «Silicon Valley», démarre lundi à 22h30 sur OCS City...Philippe Berry
Oubliez Wall Street et Washington. Le coeur du pouvoir américain s'est déplacé au sud de San Francisco, où les idées et les milliards coulent à flots. Et dans sa nouvelle série «Silicon Valley», diffusée dimanche sur HBO et lundi soir sur OCS City, Mike Judge le rappelle: ici, «les personnes les plus qualifiées pour réussir sont celles qui sont les moins capables de gérer le succès».
Dans cet «Entourage» version geek, le créateur de «Beavis and Butthead» et de «King of the Hill» revient à ses premiers amours: la satire sociale. En 1999, son film Office Space illustrait l'absurdité de la vie de bureau dans l'open space. Quinze ans plus tard, il se moque gentiment des excès et du nombrilisme de la Vallée. «Ces milliardaires sont introvertis, socialement inadaptés, et personne ne leur dit jamais non. C'est un terreau idéal pour la comédie», assure-t-il.
Judge, un ancien ingénieur
De fait, «Silicon Valley» n'est pas seulement la série la plus drôle cette année. Elle capture parfaitement le soap des relations incestueuses entre ingénieurs, investisseurs et blogueurs. Dans la Vallée, tout le monde est branché. Même les strip-teaseuse acceptent les paiements via leur iPhone. Judge égratigne surtout les dirigeants mégalos qui veulent sauver le monde. «Si on peut rapetisser les fichiers, on peut rapetisser les cellules cancéreuses!», lance l'un, rappelant la récente initiative de Google pour prolonger la vie.
Si Mike Judge réussit là où le sympathique «Betas», d'Amazon, a échoué l'an dernier, c'est qu'il n'est pas totalement étranger à ce monde. Après des études de physique, il a brièvement travaillé comme ingénieur à Palo Alto dans les années 80. Il glisse de nombreuses références anciennes et modernes mais reste toujours accessible au grand public. Selon lui, la série «s'écrit toute seule». Car dans un monde où Facebook dépense 19 milliards de dollars pour racheter WhatsApp, «la réalité dépasse souvent la fiction».
>> La bande-annonce (qui ne fait pas vraiment justice à la série)