SERIE«Game of Thrones»: Tous égaux devant la mort

«Game of Thrones»: Tous égaux devant la mort

SERIELa série met peu de personnages principaux en valeur. Tous sont susceptibles de décéder n’importe quand n’importe comment…
Joel Metreau

Joel Metreau

La devise de la série, celle qu’elle pourrait porter sur son armoirie, c’est «personne n’est en sécurité». «Dans la plupart des séries, les rôles principaux restent vivants jusqu’à la fin. Dans ‘’Game of Thrones’’, on ne sait pas qui sera le prochain», remarque l’actrice allemande Sibel Kekilli (Shae), faisant notamment référence à la décollation d’un personnage influent dans la première saison. Et ça continue, la base-line de la quatrième saison n’est-elle pas «All men must die» («Tous les hommes doivent mourir»)?

A la réception du script, les acteurs se ruent dessus

Dans «Game of Thrones», les hommes ne naissent pas libres et égaux en droits, il y a des seigneurs et des esclaves. Mais devant la mort, les personnages sont tous égaux. Il n’y a pas de premier rôle, parce que n’importe qui peut mourir. Dès qu’ils ont le scénario en main, les comédiens compulsent vite les pages. «Quand les acteurs reçoivent le script, ils vont directement voir s’ils vont mourir cette saison», sourit Isaac Hempstead-Wright, interprète du jeune Bran Stark.

Pour la crédibilité du récit

Du coup certains se résignent à leur propre mort. «Mon personnage sait quand et comment il va mourir. Et moi aussi…, explique Thomas Brodie-Sangster (Jojen Reed dans la série). C’est une malédiction pour le personnage qui doit vivre avec ça. Je crois que la force de la série est cette possibilité de voir disparaître n’importe qui à n’importe quel moment.» Une force, mais aussi le triomphe du vraisemblable dans un monde d’heroic fantasy où les conflits se règlent au poison ou à la lame. «Malgré les zombies et les dragons, le fait que n’importe qui puisse mourir de manière violente rend le récit crédible», renchérit Maisie Williams alias Arya Stark.

«Je venais juste de rencontrer ces gens qui vont se faire tuer!»

Si pour le spectateur, il est cruel de voir partir des personnages auxquels il a fini par s’attacher, malgré leurs ambivalences, pour les acteurs, il est aussi difficile d’abandonner des collègues. Dans la saison trois, des personnages emblématiques sont assassinés sans coup de semonce, entraînant l’incrédulité des spectateurs et une compilation de vidéos enregistrant leurs réactions. «Cette vidéo m’a rappelé ma propre réaction quand j’ai regardé cet épisode, confie l’actrice Gwendoline Christie (Brienne de Torth). J’étais très émue. Parce que ce ne sont pas seulement des personnages, mais aussi des acteurs avec qui j’ai aimé travailler». «Je venais juste de rencontrer ces gens qui vont se faire tuer, qui sont très sympas, et je me disais ‘’oh je ne les verrai plus l’an prochain’’ », ajoute Thomas Brodie-Sangster.

«Ceux qu’on aime vont mourir»

«C’est vrai que ce show se rapproche de la vraie vie, soupire la néerlandaise Carice Van Houten, qui incarne la mystérieuse Melisandre. On sait bien que l’on va mourir, et que ceux qu’on aime vont mourir. Mais cela ne nous empêche pas d’avancer, au contraire.» Une belle preuve de sagesse, mais qui ne nous empêchera pas de pleurer les prochains disparus.