«House of Cards»: Une saison 2 saignante, jusqu'à l'indigestion
TELEVISION•La diffusion démarre sur Canal Plus à 20h55, ce jeudi soir...Philippe Berry
De notre correspondant à Los Angeles
Netflix annonçait une «boucherie» pour cette saison 2. La promesse est tenue, avec un Kevin Spacey plus machiavélique que jamais dans sa quête vengeresse du pouvoir. Diffusé à partir de 20h55 sur Canal Plus, «House of Cards» reste une pièce de premier choix. Mais le sang, qui coule à flots, n'est plus tout à fait aussi frais.
Une entrée prometteuse
Les trois premiers épisodes, diffusés ce soir, sont les plus réussis. Le twist d'ouverture est aussi inattendu que traumatisant. Désormais vice-président, Frank Underwood semble trop occupé pour parler au spectateur. Jusqu'à son monologue final, délivré un sourire carnassier aux lèvres. «Vous pensiez que je vous avais oublié?», demande-t-il, avant de donner le ton de la saison: «Pour parvenir au sommet de la chaîne alimentaire, il faut n'avoir aucune pitié. La seule règle valable: chasser ou être chassé.» Kevin Spacey is back.
Un plat mal équilibré
Après des promesses dans la saison 1, le personnage de Claire Underwood gagne en épaisseur et en importance. Aussi manipulatrice que son mari, elle fend parfois l'armure, mais toujours pour servir les intérêts du couple. Le problème principal de cette saison, c'est que les Underwood n'ont pas d'adversaire à leur hauteur. Le président est un paillasson sans charisme et les journalistes sont vite mis à l'écart. L'intrigue se centre sur la rivalité avec l'homme d'affaires Raymond Tusk et une histoire complexe –et pas vraiment palpitante– de blanchiment d'argent chinois. Netflix amène du sang frais avec Jacqueline Sharp (Molly Parker, vue dans «Deadwood»), qui tente de récupérer la position de «fouet parlementaire» mais l'absence du représentant Peter Russo se fait sentir. C'était le seul qui apportait un facteur humain dans cette partie d'échecs.
Un gâteau pas complètement levé
«''House of Cards'' est un drama assez classique qui ne se démarque pas vraiment des séries câblées», estime Neil Landau, auteur du guide The TV Showrunner's Roadmap. Cette année, «True Detective» (HBO) a davantage expérimenté sur la structure et l'identité visuelle avec un seul scénariste et un unique réalisateur pour tous les épisodes. La différence principale de Netflix, c'est son mode de diffusion qui permet au spectateur américain tout dévorer en une séance de «binge watching». Parfois jusqu'à se faire mal au ventre.
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