«Homeland», une série condamnée à la saison 1?
TELEVISION•La saison 3 de la série paranoïaque démarre ce soir sur Canal+, sur fond de critiques... justifiées?...Anne Kerloc'h
Ah la rouille du temps sur les arches narratives… Les passions pour les séries ne tiennent pas toujours le choc thermique des saisons. Après les déçus de «Dexter», voici les dépités d’«Homeland». Tout avait pourtant bien commencé: grêlons de prix aux Emmy Awards, aux Golden globes, un succés critique… et, depuis la saison 2 un succès critiqué.
Alors que ce soir commence la saison 3 sur Canal+, certains, comme Aurélia, «ne l’attendent pas avec impatience», tout en se souvenant avec force «de la première saison, tout était brillant, le casting, l’intrigue démente et cette ambigüité permanente». Le duo Carrie/Brody et leur relation trouble a marqué les esprits. «L’acteur principal était magnifiquement choisi souligne Thomas, il incarnait le "all american hero". Le voir en traître était insupportable.». Reste que la saison 2 a transformé le doublé trouble en duo fatigué. «L’histoire de cul s’est transformée en histoire d’amour bien cliché» soupire Aurélia. Sans compter les personnages secondaires aux capacités urticantes, (voir encadré)
De l'ambiguité à la caricature
A trop briller, la saison 1 condamnerait les suivantes à être ternes ou extrêmes? «La bascule entre réalité et délire est très bien équilibrée dans la saison 1 et une partie de la 2 estime Eglantine, La saison 3 est sous le signe de la paranoia généralisée, pousse aux paroxysmes les personnages, cela devient caricatural». Pour Pierre Langlais, journaliste spécialiste des séries pour Le Mouv’ et Télérama, «L’ambiguité forte des débuts s’est usée, les longueurs se sont multipliées et on a l’impression que les scénaristes ne savent plus ce qu’ils veulent raconter. Reste que les acteurs sont excellents et que les auteurs réussissent malgré tout à nous surprendre. Je n’enterrerais pas trop vite ‘Homeland’ !». La saison 4 sera-t-elle celle de la rédemption?