«Sherlock» vs «Elementary», deux Sherlock Holmes modernes en duel sur le petit écran

«Sherlock» vs «Elementary», deux Sherlock Holmes modernes en duel sur le petit écran

SERIES TELE – Alors que M6 s’apprête à diffuser «Elementary», relecture contemporaine des aventures du détective privé, France 4 propose déjà «Sherlock», dans laquelle le héros de Conan Doyle est lui aussi propulsé au XXIème siècle…
Le Sherlock Holmes du XXIème siècle version BBC (à gauche) et celui de CBS (à droite).
Le Sherlock Holmes du XXIème siècle version BBC (à gauche) et celui de CBS (à droite). - BBC et CBS
Anaëlle Grondin

Anaëlle Grondin

Saviez-vous que le détective privé imaginé par Conan Doyle vivait à notre époque et avait un smartphone? Et surtout qu’il existait aujourd’hui deux Sherlock Holmes? Les séries «Elementary», bientôt sur M6, et «Sherlock», diffusée par France 4 depuis 2011, proposent toutes les deux, à leur manière, une relecture moderne des aventures du célèbre détective privé. Le match.

Londres contre New York. La première des deux à avoir vu le jour est «Sherlock». La série britannique, diffusée sur BBC One depuis 2010, est le fruit de l’imagination de Steven Moffat («Doctor Who») et Mark Gatiss. Comme dans l’œuvre originale, leur Sherlock Holmes vit à Londres. «Elementary», apparue sur CBS en 2012 (et accusée de plagiat à son lancement par les mordus de «Sherlock») a pour cadre New York. Le célèbre détective venu de la capitale anglaise où il était consultant pour Scotland Yard, habite désormais dans la Grosse Pomme. Ses capacités d’observation aident le NYPD à résoudre les affaires les plus complexes.

Sociopathe geek contre bad boy tatoué. Les deux séries présentent plus ou moins Sherlock Holmes tel que Conan Doyle l’a décrit dans ses ouvrages: le détective privé, toxicomane et énigmatique, est doté d'une intelligence, d’un esprit vivace et d'un sens de la déduction hors du commun qui lui permettent de résoudre n’importe quelle enquête. Il fait généralement appel à la logique et à la réflexion, même s’il lui arrive de se laisser guider par ses intuitions et ses coups de folie. Mais si le personnage de «Sherlock», incarné par Benedict Cumberbatch (Star Trek Into Darkness), met le plus souvent en avant ses côtés «sociopathe de haut niveau» (il le dit lui-même) et technophile, le héros d’ «Elementary», joué par un Jonny Lee Miller («Dexter») très tatoué et mal rasé, a l’obsession de rester loin des drogues après une thérapie. Impoli voire goujat et beaucoup moins geek que son homologue britannique, il ressemble plus au détective joué par Robert Downey Jr dans les films de Guy Ritchie.

John contre Joan. «Elementaire, mon cher Watson». Si l’expression ne figure en réalité dans aucun livre de Conan Doyle, le docteur Watson figure lui bel et bien au casting des deux séries. Dans «Sherlock», John Watson, brillamment interprété par Martin Freeman (Le Hobbit), est un ancien médecin de l’armée britannique blessé en Afghanistan qui devient le colocataire du «détective consultant». «Elementary» a joué de son côté la carte de l’audace et de l’originalité (et il en fallait pour faire face à l’adaptation réussie de Moffat et Gatiss). Attention, si vous êtes un puriste de Sherlock Holmes, vous risquez de tomber de votre siège: John Watson a été transformé en Joan Watson… une femme, sensible et douce (jouée à merveille par Lucy Liu). Ancien chirurgien, elle met fin à sa carrière après le décès de l’un de ses patients. Elle gagne alors sa vie en tant que «compagnon de sobriété», aidant les toxicomanes à ne pas rechuter.

Virtuosité contre «facilité». Etonnamment, le tandem Sherlock-Joan d’«Elementary» est convaincant. Loin d’être un «sous-Sherlock Holmes», la série parvient à mettre en scène des personnages à la personnalité complexe, que le téléspectateur a envie de suivre. En revanche, elle est loin d’être aussi virtuose et originale que la série de la BBC, très inspirée et à la scénographie particulièrement soignée. Ses créateurs ont réussi à capturer et à restituer les éléments originaux qui rendaient Sherlock Holmes fascinant dans les œuvres originales. Ce que n’offre pas «Elementary», plus basique. Sans oublier l’humour so British qui apporte un petit plus non négligeable à «Sherlock».

La bande-annonce de la saison 1 d’«Elementary»



La bande-annonce de la saison 1 de «Sherlock»



>> Et vous, avez vous vu l'une de ses deux séries? Les deux? Si oui, laquelle préférez-vous et pourquoi? Dites-le nous dans les commentaires ci-dessous.