Auditions à l’aveugle de «The Voice 3»: On a vu Mika constituer sa «famille Addams»

Auditions à l’aveugle de «The Voice 3»: On a vu Mika constituer sa «famille Addams»

TELEVISION – La saison 3 de «The Voice» est attendue début 2014. «20 Minutes» était dans les coulisses du troisième enregistrement des auditions à l’aveugle. Vingt-trois talents, les trois coachs Garou, Jenifer, Florent Pagny, et surtout, le petit nouveau, Mika, en grande forme…
 Florent Pagny, Jenifer, Mika et Garou lors des enregistrements des auditions à l'aveugle de la saison 3 de The Voice en novembre 2013. 
 Florent Pagny, Jenifer, Mika et Garou lors des enregistrements des auditions à l'aveugle de la saison 3 de The Voice en novembre 2013.  - Benjamin Girette/Shine France
Annabelle Laurent

Annabelle Laurent

Alors, il est comment, Mika? Promis, la réponse arrive. Mais d’abord, une mention spéciale au public. Car ce que vous allez voir un samedi soir de début 2014 affalé dans votre canapé avec une pizza quatre fromages requiert des assis-debout-applaudissements-ouais-bravo répétés dans un studio de la Plaine Saint-Denis pendant… plus de six heures. De quoi éliminer 12 fois les calories de votre pizza. On vient assister à l’enregistrement de «The Voice» (depuis un angle mort pour la caméra, donc peinards. Oui, c’est injuste), on se retrouve dans le vestiaire d’un club de foot: «Je préfère vous le dire, il y aura un coup de barre à un moment dans la soirée… Si c’est maintenant, ça m’arrange», lance le régisseur transformé en chauffeur de salles, qui demande régulièrement «une ovation», le «délire» ou la «folie complète» en variant les stratégies pour motiver les troupes - «Je me demande de quel côté de la salle il y aura le plus de bruit ce soir», le malin.

Du show et du bleu électrique

Mika, donc. Le chanteur américano-libanais est le petit nouveau de la bande, en remplacement de Louis Bertignac qui «n’avait pas le profil télé». Il débarque tout sourire en costume bleu électrique et Converse, prêt à se disputer avec Jenifer, Garou et Florent Pagny les 23 talents de ce soir. Il se bat dès le second passage, celui d’une jeune chanteuse qui revisite «Papaoutai» au piano. Problème: elle explique qu’à 9-10 ans, elle avait un exemple… Jenifer. «Non, vraiment je ne veux pas te perdre, non!». Pour la convaincre, il lui laisse son fauteuil rouge et court s’installer au piano. Première évidence: Mika promet du show. Il grimpe sur son siège pour danser, buzze avec le pied, sourit aux caméras derrière des lunettes de soleil jaune fluo… Il dit: «Je suis le nouveau mais je ne vais pas me laisser faire!». Deuxième constat: le coach se plie à la règle de «The Voice»: rester tout gentil tout doux en toute circonstance, surtout en cas de refus. Souvent, c’est que «la chanson est tellement difficile»…

Puis, rapidement, on réalise: Mika parle quatre fois plus que les autres. Un talent enflamme le public avec «I am what I am». Mika commente: «C’est drôle, ça me rappelle une pub en Angleterre, une femme écoute cette chanson dans son bain, en fait c’est une pub pour savon…». Le candidat poireaute, les coachs se marrent. «On attend la chute!», tacle Jenifer. Une fois le talent parti, Mika se tord de rire: «Pourquoi j’ai parlé de tout ça!». Vient «L’hymne à l’amour» d’Edith Piaf. Il se calme une seconde avant de repartir dans un fou rire communicatif. Plus tard, sur «Treasure» de Bruno Mars, il se lance dans une anecdote sur sa chienne qui – on résume – à chaque fois qu’elle entend cette chanson, fait «Aoooouh...». Le candidat sourit, gêné.

Bienvenue dans la famille Adams

Entre ses digressions, Mika compose son équipe autour des talents «atypiques». Le candidat ne chante ni en anglais ni en français? Pivotage du costume bleu garanti. Il s’égosille sur du Michel Sardou? Pas pour lui, merci. A une candidate, il explique: «Je n’ai que des gens excentriques. Si tu me rejoins, tu rejoins la famille Addams». A Garou qui vient de lui voler un talent, il glisse: «Si tu la transformes en Lara Fabian, je serai déçu!».

Et les autres coachs? Garou brandit plusieurs fois son trophée de la saison 2, tente une métaphore (l’émission en manque cruellement) avec une histoire de trapèze réussi mais d’exercices au sol non maîtrisés, et signe son plus beau moment en commentant, sur «Etienne» de Guesh Patti: «On ne s’attendait pas à ça sur du Etienne Daho», ce qui lance Pagny dans un fou rire.

De quoi le décoincer momentanément, car le Florent -qui a troqué sa peau de serpent contre une veste militaire- reste dans l’ensemble bien sage. Concis, précis, il n’a malheureusement pas perdu ses agaçants: «Vous avez le physique de votre voix». Jenifer, qui gagne le plus de candidats ce soir-là, est, comme d’habitude, la bienveillance incarnée. Son pire commentaire: «C’était un peu trop… pardon… calculé»: mais virez-moi cette coach sans cœur, quel scandale. Disciplinée, elle recadre régulièrement ses amis déchaînés («Allez, on avance») pour tenter d’écourter. En vain. A 00h30, on craque, il reste six talents, mais tant pis, direction la maison. Le public tient toujours. A côté de nous, des enfants dorment debout. Elle est là, la source de l’échec scolaire.