Julien Courbet: «La règle d'or: ne pas refaire l'ancien "Sans aucun doute"»
INTERVIEW•A partir du 16 septembre, il sera sur TMC, chaque soir à 18h45, avec une nouvelle version de «Sans aucun doute», l’émission qui l'a rendu célèbre. Il en explique le nouveau ton à «20 Minutes»...Annabelle Laurent
Conférence de rentrée de TMC. Les animateurs défilent dans un spot de présentation. En fin de vidéo, Julien Courbet disparaît de dos, avant de débarquer sur scène en fanfare. TMC a vraisemblablement décidé de faire honneur à son nouveau venu. Lui-même en joue. «Ce que je voulais, c’est être sur une chaîne où je serais le seul animateur connu», lance-t-il avant d’introduire Jean-Pierre Foucault - «Entrez, jeune homme» - Pascal Bataille, Karine Ferri et les autres «anciens» de la chaîne qui compte bien conserver, pour cette nouvelle saison, son titre de «première chaîne de la TNT». Avec son aide. C’est un sauveur, après tout.
Alors, ça fait quoi d’être «la star de TMC»?
C’est la première fois que je suis accueilli comme ça par une chaîne donc ça flatte l’ego. Ce qui n’est pas mauvais quand vous avez été licencié (par France 2 et par e-mail, ndlr).
Vous gardez de l’amertume?
J’ai pris une belle claque. Mais s’il n’y avait pas eu ça, je ne serais pas là. La colère est passée, et on a bien été obligé de se parler. «Le jour où tout a basculé» (que sa société La Concepteria produit, ndlr) reste la première scripted-reality de France et c’est France 2 qui l’a mis en premier, il faut le reconnaître. On continue à faire de la prod ensemble.
Vous reprenez «Sans aucun doute», que vous avez présenté de 1994 à 2008 sur TF1. Vous n’avez pas eu envie de changer?
Non. C’est la chaîne qui me l’a proposé mais j’étais pour. Je l’avais proposé du temps de France 2 et ils n’ont jamais voulu. Je la reprends d’abord parce qu’après le petit incident à France 2, j’ai décidé de me demander, au lieu de: «Qu’est ce que t’as envie de faire», «Qu’est ce qu’ils ont envie que tu fasses». Sans mentir, il ne s’est pas passé une semaine de ma vie sans qu’on me parle de «Sans aucun doute». Les gens me disaient: «C’est bien votre jeu… Et alors, "Sans aucun doute", ça revient quand?». La deuxième raison, c’est que la règle d’or dès le début était de ne pas refaire l’ancien «Sans aucun doute».
La principale différence avec l’ancien, c’est donc le ton?
Oui! Il n’y a plus de larmes! Et il n’y a plus de témoins. Avant, c’était un témoin qui arrive… La lumière bleue se baisse, je l’interviewe huit minutes et en général, sur les huit, ça pleure six. Les problèmes étaient gravissimes. «Mon fils est mort à l’hôpital faute de surveillance». «Mon mari s’est fait écraser par une benne». C’était ça, et on l’assumait.
Là, c’est fini?
Là la lumière est rose, sympa. Il n’y a plus de témoins en plateau, il reste chez lui tranquille avec l’envoyé spécial dans son jardin, et moi je m’occupe de tout en plateau. Et c’est des cas rigolos. «J’ai commandé un voyage sur internet avec vue sur mer… mais la vue était sur les conteneurs à poubelle». «Mon locataire ne paie pas le loyer depuis deux ans».
La «guerre des access», ça vous préoccupe? Ca vous passe au-dessus?
Complètement au-dessus. D’abord parce que c’est un pétard mouillé. Cette «guerre» ne démarre qu’à la 5e place, après Vincent Lagaffe, Carole Gaessler, Nagui et Faustine Bollaert. Le jour où TF1 mettra un access de talk-show, là on pourra parler de révolution. Mais aussi parce que dans le passé, j’ai préparé des émissions en regardant les autres, et du coup j’ai fait des produits hybrides. Il y avait de tout, c’était des auberges espagnoles. Ca, c’est fini. Aujourd’hui j’ai un concept clair. Si ça marche, on dira que je suis formidable. Si ça ne marche pas, on dira: «Il était un peu usé». Et s’il faut aller sur le câble après, j’irai. J’ai compris qu’on se relevait de tout ça.