Ils ne sont pas allés jusqu’à invoquer le premier amendement mais presque. Les téléspectateurs américains ont inondé la chaîne CBS d’insultes et de pétitions à la suite de la révélation de propos racistes et homophobes tenus par les candidats du jeu de téléréalité «Big Brother».

Mais l’objet de leur courroux n’était pas tant le contenu des propos mais le fait que la chaîne ait choisi de ne diffuser ces extraits choquants que sur son site Internet et non pas dans le résumé quotidien sur CBS.

Du racisme en bikini

Dimanche, CBS a cédé et diffusé plusieurs passages. Alors que plusieurs candidats du jeu sont accusés d’avoir, sous le couvert de l’humour, insulté certains de leurs camarades pour leurs appartenances ethniques et sexuelles, la chaîne américaine s’est concentrée sur les dérapages de Aaryn Gries.

Des blagues sur le goût des Asiatiques pour le riz, sur les Noirs qui sont naturellement du côté Obscur, sur les homosexuels qui sont des «anormaux»… La top model aligne des propos qui, en France, tomberaient sous le coup de la loi, mais qui, aux Etats-Unis peuvent être proférés en toute légalité.

Licenciements pour atteinte à l’image de l’entreprise

C’est d’ailleurs, paradoxalement, pour dénoncer ces propos que plusieurs pétitions ont été envoyées à CBS. Si, du point de vue de la législation américaine, les candidats ont parfaitement le droit de tenir des propos homophobes ou racistes, le fait que ceux-ci soient diffusés à grande échelle, sur la chaîne et non plus seulement sur Internet, autorise les employeurs d’Aaryn Gries à l’attaquer pour avoir terni l’image de leur entreprise.

La top model a ainsi été licenciée par son agence lundi matin. L’employeur d’un autre des candidats de «Big Brother», Spencer Clawson, a également annoncé à mots couverts son futur licenciement.