TELEVISIONMort à Koh-Lanta: Le réalisateur du jeu donne sa version des faits

Mort à Koh-Lanta: Le réalisateur du jeu donne sa version des faits

TELEVISIONDans une longue interview à «TV Mag», Julien Magne décrit minute par minute le tournage de l'émission le 22 mars, jour où le candidat Gérald Babin est décédé...
A.G.

A.G.

Après les témoignages anonymes qui ont mis dans l’embarras le producteur de Koh-Lanta et TF1, puis le récit d’un coéquipier de Gérald Babin assurant qu’il n’y a pas eu négligence de leur côté, le réalisateur du jeu a pris la parole pour donner sa version des faits après le drame qui s’est produit au Cambodge le mois dernier.

Julien Magne, qui travaille sur l’émission depuis 2005 et en est devenu le réalisateur en 2010, était aux commandes de ce nouveau tournage. Selon lui, le médecin Thierry Costa, qui s’est donné la mort le 1er avril, a été «très attentif», raconte-t-il dans une interview à TV Mag. Pendant l’épreuve du tir à la corde, au moment où Gérald Babin lâche celle qu’il tenait, le docteur n’a pas quitté «les écrans des yeux».

«Il ne s’effondre pas, il s’assoit dans le sable»

Contrairement aux témoignages relayés par le site Arrêt sur Images et au récit de l’avocat d’Adventure Line Production (ALP), producteur du jeu, Julien Magne affirme que Gérald Babin n’est pas resté très longtemps exposé au soleil avant le début de l’épreuve et qu’il ne s’est pas effondré sur le sable. «Il ne s’effondre pas, il s’assoit dans le sable. (…) Il a l’air fatigué et ne semble plus avoir de force pour tirer la corde. Il essaie quand même de revenir dans le jeu. En vain. Il est filmé par plusieurs cadreurs, raconte Julien Magne. Gérald essaie de se relever une première fois. Il parvient à se mettre debout. A ce moment, il est penché en avant, une position qui lui permet de reprendre son souffle. Il se rassoit, et, une minute après, il se met à genoux et essaie une nouvelle fois de se relever.»

Le réalisateur explique que le présentateur du jeu d’aventure Denis Brogniart se trouvait tout près de lui à ce moment-là et lui a demandé ce qu’il se passait. Gérald lui a répondu qu’il avait des crampes en montrant son bras droit, ajoute Julien Magne. «Pendant toute la séquence, il se tient le biceps droit. Thierry Costa, qui regarde ces images, estime qu'il n'a pas à intervenir, poursuit-il. Pour lui, ces crampes résultent du tir à la corde: une tétanie des bras. Il est important de dire que Gérald n'a jamais été inconscient: au contraire, il parle tout le temps et ses propos sont sensés.»

«Sur les images, on voit le médecin utiliser son défibrillateur»

Selon le réalisateur, le jeu s’est poursuivi jusqu’à la fin. L’équipe des Jaunes s’est retrouvée autour de Gérald Babin et c’est à ce moment-là qu’il demande un médecin. Une minute plus tard, il était pris en charge par Thierry Costa, affirme-t-il. En plus des crampes, il se serait plaint de maux de tête et de ventre. Le médecin penche pour une déshydratation et demande une civière, voyant que le candidat ne parvient pas à se relever.

Enfin, Julien Magne précise que le jeune homme de 25 ans avait été transporté à l’ombre. «On lui lève les jambes et on le met en position de sécurité. Sur les images, on voit le médecin utiliser son défibrillateur: il lui permet de calculer les battements du cœur et d’analyser un certain nombre d’autres paramètres», poursuit le réalisateur dans les colonnes de TV Mag, qui n'évoquera ni l'évacuation en bateau vers l'infirmerie ni le trajet en hélicoptère qui a conduit le jeune homme à l'hôpital.

Défaillance cardiaque

Selon un pré-rapport d'autopsie rendu public vendredi dernier par le parquet de Créteil, Gérald Babin a succombé à «une défaillance cardiaque» due à une pathologie du cœur. Le candidat de 25 ans, doté d'un physique imposant, athlétique, a été victime d’une «défaillance cardiaque sur cardiopathie dilatée». Comme tous les autres candidats, Gérald Babin avait pourtant bénéficié d’une visite médicale lors du processus de sélection pour participer à l’émission, au cours de laquelle il avait subi un électrocardiogramme, d’après ALP.

Les examens médico-légaux n'ont pas conduit à la découverte de traces d'anabolisants ou de «substance médicamenteuse toxique ou stupéfiante» dans le corps de Gérald Babin, a ajouté le parquet de Créteil.