Suicide du médecin de Koh-Lanta: «Arrêt sur images» et «Closer» se défendent
TELEVISION•Avant de se donner la mort, Thierry Costa a écrit une lettre dans laquelle il se dit «sali par les médias». La production et TF1 rejettent la responsabilité sur les accusateurs anonymes et la presse. Contactés par «20 Minutes», «Arrêt sur images» et «Closer» se défendent...Anne Demoulin et Anaëlle Grondin
«Ces derniers jours, mon nom a été sali dans les médias. Des accusations et suppositions injustes ont été proférées à mon encontre». Thierry Costa, le médecin qui officiait depuis quatre saisons sur le tournage de Koh-Lanta, et n’était pas parvenu à sauver Gérald Babin, s’est dit dévasté par des «articles mensongers» sur ce qui s’est passé au Cambodge le 22 mars dernier. Le docteur de 38 ans a fini par se donner la mort ce lundi.
ALP dénonce la polémique qui a suivi la mort de Gérald Babin
C’est Adventure Line Production (ALP), producteur du jeu d’aventure, qui a annoncé la triste nouvelle via un communiqué. Après avoir souligné le «très grand professionnalisme» et l‘ «humanité» de Thierry Costa «à l'égard des participants», la société a dénoncé la polémique qui a suivi la mort du candidat de 25 ans, Gérald Babin: «Cet événement tragique doit inciter ceux qui accusent et commentent sans discernement à faire preuve de responsabilité.» Un peu plus tard, le patron de TF1, Nonce Paolini, écrivait à son tour dans un communiqué: «Face à cette tragédie, je laisse à leur conscience les auteurs des propos anonymes tenus sur les circonstances du décès de Gérald Babin, ainsi que ceux qui les ont colportés, avant même que toute la lumière ait été faite sur ce drame.»
ALP et TF1 font référence aux témoignages anonymes relayés la semaine dernière par le site Arrêt sur images, RMC ou encore Closer. Des témoignages qui remettent en cause la production et le médecin après la mort de Gérald Babin. La première source affirme notamment que la société de production a refusé au médecin d'intervenir rapidement au moment où Gérald Babin se portait mal et que le candidat a été évacué en bateau et non en hélicoptère, car «cela est jugé inutile et trop coûteux par la production».
Pour Arrêt sur images, son enquête «n’était pas si à charge que cela»
«L’enquête n’était pas si à charge que cela», se défend David Medioni, coauteur de l'article «Mort à Koh-Lanta : un témoignage accuse la production et le médecin», joint par 20 Minutes. «En ce qui concerne le suicide du docteur Thierry Costa, je n’ai aucun commentaire à faire, je m’incline devant la douleur de la famille. En ce qui concerne l’affaire Koh-Lanta, j’aimerais que ALP, qui met en cause les médias dans son communiqué de presse, se mette à chercher la vérité sur la prise en charge de Gérald Babin», répond-il avant d’ajouter: « Je suis étonné qu’il n’y ait aucun mot à ce sujet. Ils ont le script de l’émission, les rushs, ils ont les moyens de savoir ce qui s’est passé. Et par rapport au communiqué, je leur retourne le compliment».
Le journaliste explique que son enquête «a été très difficile» et «compliquée à réaliser, à cause de la chape de plomb liée à la clause de confidentialité» signée par les collaborateurs du jeu. David Medioni insiste: «Tout ce que je peux affirmer, c’est que nous avons fait notre travail de journaliste: nous avons vérifié et authentifié les informations et quand cela n’a pas été possible, c’est mentionné dans l’article (…) ALP met en cause les médias, nous demandons à ALP de faire la lumière sur cette affaire».
«Les uns et les autres doivent relire ce qui a été écrit»
«En aucun cas, le témoignage que nous avons publié ne mettait en cause le médecin de Koh-Lanta», nous assure de son côté Laurence Pieau, directrice de la rédaction de Closer. Au contraire, dans l'article du magazine, il apparaîssait plutôt comme un héros. Laurence Pieau précise que sa source pointe essentiellement «des difficultés au niveau des infrastructures, notamment des problèmes de talkies-walkies». «Les uns et les autres doivent relire ce qui a été écrit», réagit-elle. «Nous avons fait notre travail de journalistes. Nous avons eu un témoignage, d’une personne travaillant sur l’émission. Ce témoignage est anonyme car cette personne n’a pas envie de mettre sa carrière en danger. Nous avons essayé de contacté ALP durant l’enquête pendant 1 jour et demi, et nous n’avons pas eu de réponses», ajoute Laurence Pieau. Pour la directrice de la rédaction de Closer, ces témoignages étaient nécessaires: «Koh-Lanta est la plus grosse émission de téléréalité en France, c’est normal que les gens aient été choqués et que nous ayons décidé de mener l’enquête».