Chantal Lauby: «Canal, c'était la chaîne qui ne devait pas marcher»
TELEVISION•L'ex-Nuls anime une série d'émissions rétrospectives sur l'humour à Canal+...Propos recueillis par Benjamin Chapon
En binôme avec Jean-Luc Lemoine, Chantal Lauby a créé une série de sketchs pour habiller la rétrospective «Génération Canal+» que Comédie+ (tous les jeudis à 20 h 45) consacre au fameux «humour Canal».
Les Nuls, les Robins des Bois, les Deschiens… Tous les humoristes passés par Canal+ ont connu une belle carrière...
C'est amusant qu'on dise ça aujourd'hui parce qu'à ses débuts, Canal, c'était la chaîne qui ne devait pas marcher, qui allait flinguer les carrières de ses animateurs.
Les liens entre Canal+ et le monde du cinéma ont aidé ces auteurs, non?
Sans doute, oui. La famille Canal, les relations qu'on y tisse avec le milieu du cinéma, peut provoquer des choses. Mais au-delà du carnet d'adresses, les Robins des Bois, Omar et Fred et tous ces gens-là ont réussi parce qu'ils avaient un véritable univers et, surtout, n'étaient pas que des interprètes. Ils écrivaient leurs textes, tous les jours, seuls. Ils ont naturellement exploité ça dans la suite de leurs carrières.
Canal+ est-elle toujours la chaîne de l'humour?
Evidemment. «Bref» en est l'exemple parfait. A mon époque, Canal+ était véritablement un espace de liberté pour les humoristes, où on avait une belle place. Aujourd'hui, Internet joue ce rôle-là et la plupart de chaînes donnent une belle place à l'humour. Canal+ se distingue donc moins dans ce domaine, mais il y a toujours autant d'humoristes de qualité.
Le terme «famille» n'est-il pas exagéré?
Je ne crois pas. En écrivant les sketchs, avec Jean-Luc Lemoine, on s'est rendu compte que tous les humoristes étaient ravis de revenir à Canal+. Il y a un lien très fort.
Trop?
C'est sûr que le succès qu'on a avec certains personnages peut avoir un effet néfaste. Pendant des années, on m'a proposé des rôles au cinéma, mais ce qu'ils voulaient, c'était «la fille des Nuls», pas Chantal Lauby. Mais dans l'ensemble, tout ça est une chance. La plupart des extraits qu'on montre, les gens les connaissent encore par cœur.