Au zoo, il règne un froid de canard

Au zoo, il règne un froid de canard

Météo Comment les animaux du zoo de l'Orangerie s'acclimatent-ils à ces températures glaciales ?
Arnaud Guiguitant

Arnaud Guiguitant

Le temps s'était comme figé hier dans le parc de l'Orangerie. Pas âme qui vive dans ce froid polaire, hormis les 350 pensionnaires du zoo, soumis aux rudes températures de l'hiver. Dans leurs enclos, cigognes, flamants du Chili, macaques et autres mouflons sont surveillés de près.
Si la plupart des animaux du zoo sont nés en captivité et se sont habitués au climat alsacien, certaines espèces ont des morphologies les empêchant de vivre dehors en cas de gel. « Vendredi, on a mis à l'abri, à l'intérieur de locaux chauffés, trois espèces qui risquaient de souffrir du froid : le grand hamster, la grue couronnée et le héron garde-bœuf, dont les pattes pourraient geler », explique Claude Rink, le directeur du zoo. Ces derniers spécimens passeront la fin de l'hiver dans un espace aménagé, maintenu à 18 °C, le temps que les températures redeviennent plus clémentes. « Ces conditions météo sont mortelles pour cette espèce d'oiseau. On ne les ressortira pas avant un retour à 10 °C », précise-t-il.

Alimentation plus riche
Depuis le début de la vague de froid, six soigneurs se relaient pour éviter tout problème de santé. Les températures extérieures sont contrôlées, l'alimentation servie aux bêtes est plus riche en protéines et en graisse, et les gamelles d'eau, souvent glacées, sont changées deux à trois fois par jour. « Notre vigilance porte actuellement sur les flamants roses qui ne supportent pas des températures en dessous de - 15 °C. On a pour l'instant relevé jusqu'à - 13 °C. Si ça continue à descendre, on prendra des mesures », souligne Claude Rink. Pas de souci en revanche pour le lynx de Sibérie ou les 18 cigognes du zoo, dont l'astuce pour se réchauffer consiste à se tremper les pattes dans l'eau de leur bassin. « Le froid ne les dérange pas, conclut-il. Avec ce temps ensoleillé, elles peuvent même se chauffer le pelage. »
A Noël 2010, le zoo avait plus souffert des conditions climatiques: 40 cm de neige, des volières aux filets déchirés et des animaux échappés, mais par la suite retrouvés.