Ils opèrent grâce à des images en 3D
Santé Le nouveau service d'imagerie interventionnelle du Nouvel hôpital civil est inauguré ce soirArnaud Guiguitant
Une cour des miracles ? Presque. Mercredi matin, une patiente de 73 ans, souffrant d'une vertèbre fracturée, a été remise sur pied en quelques heures, suite à une opération millimétrée, réalisée grâce à un scanner du service d'imagerie interventionnelle du Nouvel hôpital civil (NHC). « Avant, cette personne aurait été immobilisée pendant 12 semaines avec le port d'un corset. Aujourd'hui, une fois traitée, elle pourra rentrer chez elle dans les 24 heures », avoue le professeur Afshin Gangi, chef du pôle d'imagerie.
Inauguré ce soir, ce service unique en Europe comprend trois blocs opératoires équipés en appareils d'imagerie dernier cri. À sa tête, le médecin strasbourgeois a été l'un des premiers en France à utiliser des scanners et autres IRM pour soulager ses malades. Selon lui, la technique de l'imagerie, au service du geste chirurgical, est « révolutionnaire » pour traiter des tumeurs ou réparer des fractures. « Dans certains cas, on a besoin d'être très précis. Grâce à l'image, il n'y a pas d'ouvertures, donc pas de cicatrices, pas de pertes de sang et le risque d'infection est faible », souligne-t-il.
Injection de ciment
Retour au bloc. Cela fait maintenant une demi-heure que la septuagénaire à la vertèbre cassée est sur la table d'opération. Au-dessus d'elle, une machine, appelée détecteur plan, lui radiographie la colonne vertébrale. Elle apparaît alors en 3D sur les écrans d'ordinateurs de la salle des commandes. « Vous voyez la fracture ? nous montre Afshin Gangi. La vertèbre est en plusieurs morceaux. Il va falloir la recoller. » À l'aide du scanner, les médecins vont guider une aiguille jusqu'à l'os pour y injecter un ciment spécial. « En durcissant, il va relier tous les fragments entre eux », explique le professeur. Sur les écrans, on voit le ciment se répandre sur la vertèbre, le tout en temps réel. C'est la fin de l'intervention. Opérée sous anesthésie locale, la patiente pourra sortir de l'hôpital le lendemain. « C'était parfait », a-t-elle dit, en regagnant sa chambre.