L'église protestante de Hautepierre a été dégradée deux fois, « ce n'est pas innocent »
La porte du temple protestant Martin-Bucer, rue Gioberti, à Hautepierre, est désormais fermée à clé. Pour assurer la sécurité du culte, dimanche, un homme a surveillé l'entrée. Par deux f...La porte du temple protestant Martin-Bucer, rue Gioberti, à Hautepierre, est désormais fermée à clé. Pour assurer la sécurité du culte, dimanche, un homme a surveillé l'entrée. Par deux fois, le lieu a été la cible de dégradations volontaires le mois dernier. Elles avaient jusque-là été tenues sous silence. Une cérémonie interreligieuse de soutien aux paroissiens y est organisée, ce soir à 19 h 30.
Le temple n'avait jamais été menacé
« Le 20 mai, une douzaine de personnes priaient dans l'église, raconte le pasteur Albert Luther. Vers 22 h, elles ont senti de la fumée. Dans le hall, un feu venait d'être mis à des panneaux d'exposition consacrée à l'un de nos voyages en Israël. » Huit jours plus tard, entre 20 h 30 et 21 h, une ou plusieurs personnes s'en sont prises à l'autel installé au cœur du temple. « La Bible a été déchirée, jetée à terre, tout comme les recueils de cantiques, déplore le pasteur. Nous sommes très choqués, car pour nous protestants, la Bible est ce qu'il y a de plus sacré. C'est la présence de Dieu qui a été attaquée. Je ne peux accuser personne, mais tout cela a une connotation religieuse. L'église a été visée, ce n'est pas innocent, ils ne sont pas entrés ici par hasard. » La paroisse n'avait jamais fait l'objet de menaces et entretient de bonnes relations avec les autres communautés religieuses du quartier. Le montant des dégradations est évalué à 30 000 €.
« Il s'agit d'actes stupides, qui, comme l'incendie d'une école, auraient pu se dérouler n'importe où », estime Serge Oehler, l'adjoint (PS) du quartier. Les auteurs des faits n'ont pas été identifiés. L'église catholique Saint-Benoit de Hautepierre a, aussi, fait l'objet d'une tentative d'effraction, à la fin mai.P. W.