un débat incontournable autour du gco
Du baume au coeur ou de l'étonnement et de la déception. Les recommandations faites par le rapporteur public, Cyril Roger-Lacan, aux juges du Conseil d'Etat d'annuler la déclaration d'utilité publique du Grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg ...Sonia de Araujo
Du baume au coeur ou de l'étonnement et de la déception. Les recommandations faites par le rapporteur public, Cyril Roger-Lacan, aux juges du Conseil d'Etat d'annuler la déclaration d'utilité publique du Grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg ont fait beaucoup parler hier. Elles ont remis sur le tapis le GCO, un projet vieux de trente ans et qui pourrait devenir l'un des enjeux des régionales de mars prochain.
Déclaré d'utilité publique en 2008 par le Premier ministre François Fillon, le GCO, ce projet autoroutier de deux fois deux voies de 24 km, censé désengorger les axes autour de la capitale européenne, doit relier l'A4, au niveau de Vendenheim, à l'A35-A352, à hauteur de Duttlenheim. Plusieurs recours ont été déposés par le collectif « GCO non merci », qui regroupe des associations comme Alsace nature, des agriculteurs et des élus. « Nos arguments défendus depuis plus de dix ans ont enfin été entendus », s'est réjoui hier Dany Karcher, maire de Kolbsheim et membre du collectif, qui compte bien être « présent dans les débats des régionales ».
D'après le rapporteur public, trois points s'opposent à la déclaration d'utilité publique : la non-consultation des Allemands, des lacunes sur les études d'impact sur l'environnement et la question de la rentabilité du GCO. « C'est un revers pour le gouvernement UMP », a déclaré hier Djamila Sonzogni, porte-parole des Verts. « Un signal encourageant », pour Jacques Fernique, le chef de file d'Europe Ecologie Alsace, qui a souligné, espiègle, que, contrairement aux apparences, « le rapporteur n'est pas un agent électoral des Verts ! » Jacques Bigot, président de la CUS et tête de liste PS pour les régionales s'est également félicité de ces recommandations. « Le GCO est une mauvaise réponse à une bonne question », a-t-il indiqué. A l'opposé, André Reichardt, président UMP du conseil régional, s'est dit déçu et très surpris devant les carences d'une enquête menée par l'Etat. Il a précisé qu'il s'agissait « de trouver une solution pour ces Strasbourgeois qui chaque jour sont bloqués dans les bouchons », et que les couleurs politiques n'avaient rien à voir dans ce débat. La décision définitive du Conseil d'Etat devrait tomber d'ici deux à trois semaines, moment où la campagne des régionales battra son plein. W