Depuis un mois, le Racing enchaîne les défaites en Ligue 1. Comme les buts. Treize encaissés, au total, en sept journées. Et s’il y en a un que ça commence particulièrement à gaver à l’heure de se déplacer à Dijon ce samedi à 20h, c’est bien Bingourou Kamara, le prometteur portier de 20 ans arrivé de Tours cet été. La période est compliquée.

Pourtant, lui et les siens ne sont pas les plus sollicités par les frappes adverses. Mais dans les buts du natif de Longjumeau, beaucoup de tirs font mouche. Comme les deux lucarnes nantaises à la Meinau. Rien à faire pour Bingourou Kamara alors, battu à son insu ? « Un gardien peut toujours faire quelque chose », coupe son coach Jean-Yves Hours.

« Le moindre petit oubli, on le paie cash », estime son entraîneur

Et le responsable des gardiens strasbourgeois d’embrayer : « Mais en ce moment, la moindre petite faute, le moindre petit oubli, on le paie cash. C’est à nous de faire en sorte que ça dure le moins longtemps possible. » Frustrant, rageant - « car on est loin d’être ridicules » - à ses yeux, le portier de 1,92m ne s’enlève surtout pas des coupables.

« C’est toute l’équipe, complète l’international Espoirs. On fait parfois de petites erreurs individuelles, mais il faut rester soudés, aider ses coéquipiers. Parce que c’est chacun son tour. » Le Racing a bien pris des buts évitables. Les Strasbourgeois font encore trop d’erreurs et comptent trop de déchets pour quitter leur 19e place. Ensemble.

« Il faut se dire qu’on est capables de ne pas prendre de buts »

Comme d’autres, Bingourou Kamara doit progresser. Il le sait. A la relance par exemple, « pour jouer tranquille, la mettre où j’ai envie de la mettre », ou dans les passes, « où je perds beaucoup de ballons, même si j’en touche énormément. » Confiant dans son potentiel, son nouveau staff ne voit d’ailleurs pas chez lui de défaut majeur, juste de petits détails.

« Il vient de Ligue 2, il faut qu’il apprenne la Ligue 1 et puis les gros matchs, rappelle Jean-Yves Hours. Surtout, et c’est global, il faut se dire qu’on est une équipe capable de ne pas prendre de buts. Dans le détail, sur les derniers buts encaissés par exemple, peut-on sortir un peu plus vite sur le frappeur, ou réagir plus vite devant le but ? »

Battu, Bingourou Kamara n’est pas abattu : « Il faut se relever dans la vie. Sans oublier le match d’avant, il faut s’accrocher, passer à autre chose pour rebondir. » C’est que le portier est « presque un expert » de la lutte pour le maintien qu’il a connue avec Tours dès ses débuts chez les pros en 2014, deux ans après son arrivée au centre de formation.

Des allers-retours entre Strasbourg et les Bleuets

L’ancien gamin de Sainte-Geneviève-des-Bois et de Brétigny, au sud de Paris, n’a pas peur de la pression. « Notre mental, notre force collective fera la différence », ajoute celui qui est aussi passé par l’INF de Clairefontaine. En attendant le déclic pour les siens, le gardien décrit comme « posé » mais tout aussi chambreur ne s’impatiente pas.

« Evident » pour lui afin de « ne pas brûler les étapes » sans pour autant nier la volonté de « faire une grande carrière », le choix de Strasbourg - pour quatre ans - lui sied toujours à merveille. « Bingou », comme on le surnomme, s’est intégré en express à une ville qu’il apprécie pour son côté cosmopolite (pour y habiter en plein centre) et à un groupe et un club jugés tout aussi « familiaux ».

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« On est tous en train de progresser, l’expérience qu’on engrange maintenant nous servira plus tard cette saison », pense Bingourou Kamara. Après Dijon, l’optimiste gardien retrouvera les Bleuets pour les éliminatoires de l’Euro 2019. Idéal pour changer d’air et revenir « pour tout déchirer » en Ligue 1. Dès samedi, pour Strasbourg, ce serait bien.