Strasbourg: Après la suspension des travaux dans la forêt de Kolbsheim, où en est le projet du GCO?
GRAND PROJET•Les opposants au projet espèrent que Nicolas Hulot, ministre, et Emmanuel Macron président « Make Our Planet Great Again », vont annuler le projet de GCO pour contourner Strasbourg…Bruno Poussard
Après le blocage du chantier mercredi 20 septembre à Kolbsheim, les opposants ont gagné une petite bataille. Dans la foulée, les travaux – de déboisement préalable aux fouilles archéologiques qui sont autorisées de début septembre à mi-octobre seulement pour la préservation des espèces – ont été suspendus sur ce site, et le ministère de la Transition écologique a remis toutes les éventualités sur la table.
Sans nier le problème des bouchons à Strasbourg, les opposants, réunis sur la ZAD tous les jeudis, mettent pour leur part d’autres solutions que le GCO en avant pour tenter d’y remédier. « C’est la question du tout voiture ou pas ? Que veut-on ? », questionne une habitante de passage sous l’abri de la clairière, ce lundi.
Une ZAD visant à informer et sensibiliser les citoyens
C’est d’ailleurs pour informer et sensibiliser que les militants accueillent les curieux entre les tentes et les cabanes dans la forêt de Kolbsheim. « Beaucoup de gens en ont vaguement entendu parler, mais certains ne savent même pas que ce sera payant », illustre Jacky, habitant de la commune impliqué aux côtés des zadistes.
A côté, le Conseil national de protection de la nature (CNPN) a demandé à Vinci et la Sanef d’intégrer de nouvelles mesures environnementales compensatoires à son projet dans deux avis rendus à la fin du mois d’août. Un nouveau dossier les intégrant a été déposé en préfecture. Mais les opposants rêvent de voir le débat se rouvrir plus largement.
Un courrier des exécutifs locaux envoyé au Premier ministre
Malgré le contrat de concession déjà signé par le gouvernement précédent, ils gardent donc espoir de voir le projet autoroutier stoppé, contre d’éventuelles contreparties. Impliqué, le maire de Kolbsheim, Dany Karcher résume : « On a un ministre qui s’appelle Hulot, un président qui a acté qu’il fallait sauver la planète. Et là, ils ont l’occasion de le faire. On espère que ce gouvernement dira non. »
En parallèle, les élus locaux derrière le GCO (ville et Eurométropole de Strasbourg, conseils régional et départemental) et des représentants du secteur économique (CCI et Chambre des métiers) se sont inquiétés. Si bien qu’ils ont envoyé un courrier au Premier ministre pour demander son « soutien » et solliciter « une audience pour évoquer la poursuite des travaux ». L’avenir s’annonce animé.