VIDEO. A quoi ressembleront les futurs Vélib? On demande leur avis aux utilisateurs des Velhop strasbourgeois
TRANSPORTS•Vainqueur de l’appel d’offres sur la gestion du parc de vélos en libre-service de Paris, l’entreprise Smoove fournit déjà notamment Strasbourg en Velhop depuis 2010. Justement, qu’en disent les usagers ?Bruno Poussard
De la main, ce couple n’a pas hésité au moment de répondre. En montrant d’emblée l’un de leur Velhop en plein Strasbourg, le mari a vite donné sa préférence aux vélos en libre-service alsaciens en comparaison des actuels Vélib' parisiens. D’ici quelques mois, la capitale sera justement équipée de bicyclettes du même fournisseur, Smoove.
Les Parisiens doivent-ils s’en réjouir ? Devant l’exemple du Velhop (en contrat avec la société montpelliéraine Smoove depuis 2010), les utilisateurs interrogés en Alsace sont plutôt optimistes. « Le guidon est plus haut, il faut un temps d’adaptation, mais après quelques mètres, on comprend qu’il est plus maniable », rebondit Maël, Francilien de 25 ans.
Un poil plus léger, une assise sereine et une belle fluidité
De fait, le Velhop strasbourgeois accessible en libre-service paraît un poil plus léger que son homologue parisien (probablement autour de 21 kg, contre 22 kg). Si son panier métallique semble lourd devant, il devient vite plus agréable sur l’assise. Puis il est fluide, avec son cardan qui évite les sauts de chaîne au moment de passer les vitesses.
Derrière le blog spécialisé I Bike Strasbourg, Grégory Delattre donne également l’avantage au Velhop, pour son rapport « qualité/coût ». Et, donc, pour le système de location alsacien dans son ensemble. Car la comparaison a ses limites. Les choix politiques réalisés sont en effet loin d’être les mêmes entre Strasbourg et Paris.
Un système en revanche complètement différent à Strasbourg
Depuis le début de la décennie, la capitale européenne privilégie la location de longue durée. Ainsi, sur les 6.000 vélos de sa flotte, 500 seulement sont aujourd’hui accessibles en station automatique. A côté, 4.000 d’entre eux sont loués à l’année avec un solide cadenas et pèsent, eux, environ 15 kg, avec leur petit panier vert (et en plastique).
Si la gratuité (de 30 minutes à Paris) n’existe pas en Alsace, comme le retour à un autre spot que celui où le vélo a été emprunté, le coût d’entretien, estimé entre 350 et 500 euros, est nettement plus faible. Directrice de Strasbourg Mobilités, Camille Janton ajoute : « Ce système s’est adapté à la pratique du vélo, différente à Strasbourg. »
Des enseignements pour le futur Vélib’compliqués à tirer
De par l’ancrage culturel du vélo sur les rives du Rhin, nombre de Strasbourgeois ont en effet pris l’habitude de disposer d’un vélo directement de chez eux. « Pouvoir bénéficier d’un vélo sur une durée plus adaptée, bien qu’il soit payant, me fait préférer Velhop qui, de plus, ne pourrit pas l’espace public avec de la pub », termine Grégory Delattre.
De par la différence des deux systèmes de location, impossible d’en tirer aujourd’hui plus d’enseignements pour le futur Vélib’parisien, conçu par Smoove. Ce qu’on en sait en tout cas, c’est que sa fourche en censée en faire un vélo presque involable, qu’il sera en partie électrique et qu’il pourra même être déposé si la station est pleine.