Strasbourg: Coiffeur, sticker pour les restos et soupe d'étudiants, trois initiatives pour les SDF
SOLIDARITE•La solidarité alsacienne s’illustre aussi de la part de citoyens strasbourgeois mobilisés pour les sans-abri, en ces temps hivernaux mais pas seulement. Coup de projecteur sur trois initiatives…Bruno Poussard
Depuis le début du mois de janvier, le débat sur la capacité de l’hébergement d’urgence proposé pendant l’hiver aux sans-abri a fait rage. Peu importe sa teneur, des citoyens strasbourgeois restent quoi qu’il en soit aux côtés des personnes sans domicile fixe. Pendant toute l’année, mais encore un peu plus à cette saison, forcément.
« Depuis deux ans, j’ai pris conscience des groupes de bénévoles, des associations qui œuvrent pour les gens dans la rue », confie David Kodat, citoyen impliqué. En parallèle (et parfois en partenariat avec) des associations caritatives, des collectifs se sont par exemple montés. Coup de projecteur sur trois idées ou initiatives alsaciennes.
Des coupes de cheveux gratuites pour les sans-abri
Strasbourgeois depuis ses cinq ans, David Kodat est d’abord connu dans le milieu pour ses coupes sur des mannequins ou de nombreux joueurs du Racing club de Strasbourg. Mais depuis deux ans, ce coiffeur a décidé de mettre ses compétences et sa petite notoriété au profit des plus démunis. Pour, en plus, donner des idées.
« Mon but, c’est de promouvoir cette action à travers les médias ou les réseaux sociaux, afin de lancer un appel », résume-t-il. Depuis qu’il a découvert l’initiative d’un coiffeur new-yorkais (qui se définit comme coiffeur humanitaire) voilà deux ans, David Kodat donne de son temps tous les dimanches, ou presque, à Strasbourg ou ailleurs.
Probablement le premier en France, l’Alsacien en a inspiré d’autres, à Rennes notamment. « Je veux montrer ces personnes et propager cette idée », renchérit-il à propos de son Facebook ou Instagram. A côté, David Kodat a également participé à fonder l’association des Compagnons de l’espoir, qui distribue des denrées alimentaires.
Une affiche pour les restaurateurs solidaires des SDF
Lancée début 2016 par le voyageur rêveur Muammer Yilmaz (auteur d’un tour du monde en 80 jours sans argent), la page Facebook 0 SDF à Strasbourg compte près de 10.000 abonnés. Un an après, elle vise toujours aussi à véhiculer des idées solidaires. A destination des restaurateurs, un sticker a été mis à disposition fin janvier.
« En fait, on a vu qu’un commerçant a proposé d’ouvrir gratuitement aux SDF entre deux services, et dans le même temps, une restauratrice d’Haguenau nous a interrogés sur ce qu’elle pouvait faire, raconte Muammer Yilmaz. On lui a proposé de faire de même. Mais on s’est dit que d’autres personnes solidaires pourraient aussi être intéressées. »
Déjà expérimentée à Paris, l’idée d’un pictogramme simple et lisible, que tout le monde peut vite imprimer et coller, est alors vite sortie, concrétisée ensuite avec un graphiste et partagée depuis des milliers de fois sur le web. « Mais concrètement, on n’a pas eu plus de dix retours de restaurateurs », nuance Muammer Yilmaz.
Le grand voyageur est déterminé à bien plus communiquer pour encourager aussi les sans-abri à pousser la porte de ces lieux. « Ce n’est pas évident, reconnaît-il enfin. Dans nos idées, on va bientôt faire une vidéo pour encourager les gens à faire la démarche de proposer d’aller prendre un café, offert par commerçant, donc, avec eux. »
Une grande soupe d’étudiants strasbourgeois
Cette troisième initiative rapportée par les Dernières Nouvelles d’Alsace s’est aussi concrétisée à travers le réseau social Facebook. Lancée par Sébastien Baguerey, étudiant en master 2 à l’Institut d’études politiques (IEP) et appuyée par l’établissement et une association, l’idée a consisté à réaliser une soupe pour les SDF, fin janvier.
Après la collecte auprès des étudiants, la confection au sein des locaux de l’école grâce à du matériel prêté par différents acteurs, plusieurs groupes ont permis d’offrir dans l’échange cette soupe aux sans-abri. Après une deuxième maraude début février, toujours avec le soutien de l’Institut européen de solidarité de Strasbourg, l’initiative devrait durer.
Désormais portée par les membres du Bureau des initiatives de l’IEP, elle devrait ainsi être répétée à plusieurs reprises à la rentrée prochaine, aux côtés des travailleurs sociaux habitués de l’association à laquelle les étudiants apportent leur occasionnel soutien et qui, eux, travaillent avec plus de régularité.