CULTURELes opposants à l’enfouissement de déchets radioactifs ne sont pas expulsés

Bure: Les opposants à l'enfouissement de déchets radioactifs ne seront pas expulsés du bois qu'ils occupent, pour l'instant...

CULTURELes militants contre le projet Cigéo d'enfouissement des déchets radioactifs, qui occupent le bois Lejuc à Bure (Meuse), étaient menacés d'expulsion. La justice fixera finalement leur possible expulsion en avril...
Strasbourg le 21 février 2017. Bure, dans le bois Lejuc occupé par les militants antinucléaire.
Strasbourg le 21 février 2017. Bure, dans le bois Lejuc occupé par les militants antinucléaire.
Gilles Varela

G.V. avec AFP

Un nouveau délai qui a l’odeur d’une nouvelle victoire pour les antinucléaires dont les barricades de papiers fonctionnent à plein régime. Mercredi, indique l’AFP, le tribunal de grande instance de Bar-le-Duc a décidé de surseoir à statuer sur l’expulsion du bois de Sven Lindstroem, un Finlandais ayant décidé d’établir son domicile (une cabane en bois partagée avec d’autres opposants au projet de déchets radioactifs), dans le bois Lejuc à Bure.

Strasbourg le 21 février 2017. Bure, dans le bois Lejuc occupé par les militants antinucléaire.
Strasbourg le 21 février 2017. Bure, dans le bois Lejuc occupé par les militants antinucléaire. - G. Varela / 20 Minutes

La justice avait été saisie par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), qui a retenu le bois Lejuc pour l’installation des cheminées d’aération du projet Cigéo, visant à enfouir 500m sous terre les déchets nucléaires les plus radioactifs ou à vie longue du parc français.

Avant toute décision, le tribunal a sommé Sven Lindstroem de se présenter le 29 mars, souhaitant qu’il justifie de son identité et communique tout justificatif sur ses conditions d’hébergement et les caractéristiques du logement qu’il occupe dans le bois.

Strasbourg le 21 février 2017. Bure, dans le bois Lejuc occupé par les militants antinucléaire.
Strasbourg le 21 février 2017. Bure, dans le bois Lejuc occupé par les militants antinucléaire. - G. Varela / 20 Minutes

Une bataille juridique

La décision en elle-même est renvoyée au 5 avril. Elle interviendra ainsi après d’autres décisions attendues dans le dossier Cigéo, qui donne lieu à une véritable guérilla juridique entre l’Andra et les opposants. Le 27 février, le même tribunal devra dire, en appel, si des travaux de défrichement entrepris par l’Andra dans le bois étaient légaux. En première instance, il avait ordonné l’arrêt des travaux. Le 28, ce sera au tribunal administratif de Nancy de dire si la cession du bois à l’Andra s’est ou pas, faite dans les règles. Enfin, en mars, la cour d’appel de Versailles se prononcera sur le potentiel géothermique de Bure, que les opposants soupçonnent plus important que ce qui a été déclaré par les défenseurs du projet Cigéo.

« Une bonne nouvelle »

Le report de la décision sur l’occupation du bois Lejuc a été salué comme une bonne nouvelle par les opposants. Ils entendent profiter du temps pour mobiliser leurs soutiens et « bosser les dossiers de fond », explique un habitant de la « Maison de la résistance », située à l’entrée de Bure.

Du côté de l’Andra, on fait pour l’heure savoir qu’en tant qu’agence publique, « on respecte les décisions de justice, et on attend avril ». « Les recours juridiques sont une réalité avec laquelle nous devons composer au fur et à mesure que le projet avance », explique l’agence.

Strasbourg le 21 février 2017. Bure, dans le bois Lejuc occupé par les militants antinucléaire.
Strasbourg le 21 février 2017. Bure, dans le bois Lejuc occupé par les militants antinucléaire. - G. Varela / 20 Minutes

Interrogé par l’AFP sur les conséquences que cela pourrait avoir sur le projet, l’Andra avance qu’elle « n’a pas à se prononcer sur des choix programmatiques », ajoutant que « quels que soient les choix de la France en matière de politique énergétique, la gestion des déchets radioactifs est une question à laquelle il convient d’apporter une réponse concrète », alors que 30 % des déchets hautement radioactifs et 70 % de ceux à vie longue qui pourraient être enterrés à Bure sont déjà produits.