L’évolution de la desserte des voyageurs, initialement prévue par la SNCF avant le dramatique accident de la rame d’essais sur la LGV Est en novembre dernier, sera mise en place dès le 3 avril mais sous certaines conditions.

Une mise en service en deux temps

La mise en service de ces nouvelles dessertes se fera en deux temps et il faudra attendre le 3 juillet pour bénéficier de l’ensemble des nouvelles offres et de plusieurs mois encore pour atteindre les objectifs en gain de temps que s’était fixé la SNCF avant le drame (1h50 pour un Paris Strasbourg contre 2h20 actuellement). Car l’ensemble des nouvelles dessertes était basé sur la mise en service des nouvelles infrastructures, dont celles où le TGV a déraillé. Et même si les tests ont repris depuis le 29 février dernier, les travaux de remise en état de la voie et du pont sur le canal endommagé suite à l’accident n’ont pas encore pu débuter. Une décision de justice tombée tout récemment devrait permettre cependant à SNCF Réseau d’expertiser le site afin de décider des travaux à effectuer, mais aussi de définir un calendrier pour leur mise effective en service. Des travaux qui pourraient (selon des estimations SNCF Réseau) prendre jusqu’à au moins sept mois.

La nouvelle infrastructure qui permettra dans plusieurs mois ce gain de temps sera mise en service le 3 juillet sur deux voies et sur 79 km mais sera à voie unique sur les derniers 27 km entre Steinbourg et à Vendenheim, lieu de l’accident.

Selon une estimation de Sébastien Pavot, directeur commercial TGV EST, 80 % des TGV sur cette ligne ne devraient pas avoir un retard de plus de cinq minutes par rapport au 30 minutes de gain de temps initialement prévues », même s’il faudra attendre courant de l’année 2017 pour que tout soit en place.

Les nouvelles dessertes pour le TGV

Les nouveautés concernent essentiellement de nouvelles liaisons internationales directes en TGV dès le 3 avril sans bénéficier toutefois jusqu’au 2 juillet du gain de temps de parcours. Dès cette date, une desserte directe vers Luxembourg et Bruxelles depuis Strasbourg à raison d’un aller-retour par jour sera mis en place.

Pour Bruxelles, le TGV empruntera la ligne à grande vitesse actuelle et le temps de parcours sera de 4h06 au lieu des 3h33 prévues dans le plan initial. Le Luxembourg sera atteint quant à lui en 2h17. En revanche, les trains internationaux entre Bruxelles et Bâle via Strasbourg seront supprimés.

Le TER va s’adapter

Les changement sur les lignes TER qui devaient initialement avoir lieu le 3 avril, en fonction de la nouvelle offre TGV, ne pourra donc pas avoir lieu dans les conditions prévues par la SNCF, le TGV continuant d’emprunter la ligne classique entre Strasbourg et Baudrecourt. De nouveaux TER vont compléter en semaine la ligne actuelle Strasbourg-Mulhouse-Bâle.

La desserte entre Strasbourg et Metz en TER a été entièrement revue et augmentée. Des rames Régiolis vont être déployées sur les lignes Strasbourg-Nancy-Metz. Les horaires du Mulhouse-Belfort vont être mieux adaptés pour répondre à la demande. De nombreux travaux d’investissements vont être faits en gares d’Haguenau, de Molsheim ou encore de Mulhouse-ville. Une trentaine de chantiers sont programmés dans la Région Grand Est en 2016 et 470 millions d’euros d’investissement sont prévus pour maintenir, moderniser et développer le réseau ferré classique.