SOCIETEStrasbourg: Une bagagerie électronique pour les sans domicile fixe

Strasbourg: Une bagagerie électronique pour les sans domicile fixe

SOCIETECette borne électronique permettra de sauvegarder les papiers d'identité et autres documents personnels...
Alexia Ighirri

Alexia Ighirri

Comment mettre ses papiers à l’abri quand on est sans domicile fixe ? C’est à cette problématique qu’a souhaité répondre l’association Entraide Le Relais. Engagée dans la lutte contre l’exclusion et en lien avec ses partenaires de l’Union protestante des associations d’entraide, celle-ci compte installer ces prochaines semaines une bagagerie électronique dans ses locaux de l’accueil de jour, rue Saint-Louis. Ce dispositif sera expérimenté pendant un an auprès des personnes domiciliées au sein de l’association, puis étendu à toutes les personnes accueillies.

Un espace personnel

Le principe ? Une borne électronique constituée d’un scanner et d’un écran tactile permettra à l’usager de numériser le document qu’il souhaite mettre à l’abri et l’enregistrer dans son espace personnel. Il pourra s’agir de papiers d’identité, carte vitale ou encore certificats de travail. Ces bagageries électroniques sont expérimentées depuis quelques années par le réseau Fondation Abbé Pierre.

« Ça peut vite être un casse-tête de conserver ces documents indispensables quand on est sans domicile fixe. Le numérique devient ici un outil de lutte contre l’exclusion », souligne Marie-Dominique Dreyssé, adjointe au maire en charge des solidarités à Strasbourg. La municipalité va voter, lundi en conseil municipal, l’attribution d’une aide de 4.300 euros à ce projet, dont le coût global s’élève à 5.316 euros.

Une initiative dont on parle dans la rue

Et si dans la rue, l’initiative n’est pas encore vraiment connue ni comprise de tous, elle suscite de l’intérêt et on en parle : « C’est bien car le plus dur, à part d'éviter de se faire voler ses papiers, c’est d'arriver à les garder propres et secs, surtout en hiver, raconte Catherine, dans la rue depuis cinq ans. Je les emballe dans un sac plastique mais ça a déjà pris l’eau et après on ne m’a jamais refait mon attestation. » Quant à Michel, depuis « trop longtemps » dans la rue, il a entendu parler de « ça ». « C’est important les papiers, et même si la borne est un peu loin, ça va me rassurer parce que même un papier ça a de la valeur dans la rue, il y a du trafic, de la revente. Avec ça, fini. Mais ça serait encore mieux si on pouvait y mettre un peu d’argent. J’ai un billet de cinquante, au cas où. J’y touche jamais. Je crois que je vais le photocopier là-bas, ça me fera un souvenir si on me le vole. »