Un nouveau parc vient de fleurir. Finies les dalles en béton de la « place rouge », traversées par des racines folles. C’est la fin des grandes surfaces minérales, de ses rares bancs vétustes. « Le campus vert » s’ouvre sur la ville et dorénavant, ce sont non seulement les étudiants et les enseignants qui sont invités à profiter des nouveaux espaces verts, mais aussi tout le voisinage qui va pouvoir respirer.

Aménagement des parkings, éclairage valorisant, une large place a été accordée à la biodiversité. Les écoulements d’eau naturels rejoignent pour une partie la nappe phréatique, localisée à environ trois ou quatre mètres sous terre devant le parvis de la faculté de droit.

Côté accessibilité, près de 980 arceaux ont été installés. Et pour discuter paisiblement voire même travailler, près de 260 bancs sont disséminés dans tout le parc et permettront aux étudiants, mais aussi aux enseignants de profiter en extérieur des neuf bornes Wi-Fi qui ont été installées.

« C’est joli mais ce n’était pas une priorité »

Et si les superlatifs n’ont pas manqué dans les discours inauguraux, les avis des usagers rencontrés sur le campus sont plus partagés : « Cela ne change rien. C’est joli mais ce n’était pas une priorité. Il y avait certainement d’autres investissements à faire, comme des rénovations d’amphithéâtres, où des salles de cours mieux aérées car on étouffe parfois au printemps », regrette Marie, étudiante en droit.

Un avis que partage partiellement Manali, en Master du monde anglophone. « C’est vrai que certains amphis et des bâtiments comme le "Platane" sont vétustes et qu’ils ont besoin d’être rénovés. Mais les aménagements sont une réussite même si je trouve que les tables et les bancs ne sont pas pratiques, voire même inconfortables. A se demander si ce n’est pas fait pour éviter les SDF. Et puis sur les tables extérieures, on ne peut rien poser et encore moins écrire. Mais tout ce vert, c’est agréable et ça tranche avec les bâtiments gris. »

Strasbourg le 17 septembre 2015-Inauguration du parc de l’université de Strasbourg - G. Varela/20 Minutes

Plus tranchant, Joseph, également étudiant, qualifie ces aménagements de «cache-misère» : c’est fait pour l’image de l’Université. Mais il y avait d’autres choses à faire. » Plus radicale encore, Camille, étudiante en chimie, qui ne comprend pas le cheminement : « Quand il fait mauvais, je veux aller du point A au point B sans zigzaguer. Je ne veux pas que l’on m’impose des petits chemins à suivre, je ne suis pas en balade. En plus, lorsqu’il pleut, ils se transforment en boue. Je n’ai pas envie de venir avec des bottes en caoutchouc. Mais c’est vrai que toutes les installations pour les vélos c’est très bien. »

Strasbourg le 17 septembre 2015-Inauguration du parc de l’université de Strasbourg - G. Varela/20 Minutes

Reste José, un habitant du quartier, venu promener son chien : « C’est superbe. Avant, c’était à l’abandon. Il y avait des fêtes tard le soir sur le parvis, des bouteilles et des détritus partout. Maintenant, cela va imposer le respect. C’est magnifique pour les gens du quartier. »

Rendez-vous donc au printemps, pour voir les premières parties de foot et réviser, couché dans l’herbe…