CINEMAVIDEO. «Dheepan»: Le co-scénariste strasbourgeois Noé Debré au générique de la Palme d'or 2015

VIDEO. «Dheepan»: Le co-scénariste strasbourgeois Noé Debré au générique de la Palme d'or 2015

CINEMANoé Debré a écrit le scénario de « Dheepan » aux côtés de Jacques Audiard et Thomas Bidegain…
Floréal Hernandez

Floréal Hernandez

Dheepan, la Palme d’or du dernier festival de Cannes, est sorti dans les salles de cinéma, ce mercredi. Au générique, le Strasbourgeois Noé Debré qui a co-scénarisé le film avec Jacques Audiard et Thomas Bidegain. Assistant de ce dernier après l’avoir rencontré au culot, Noé Debré, 29 ans et ex-élève au lycée Kléber, revient sur la sortie de Dheepan juste avant son départ en vacances.

Attendiez-vous la sortie de Dheepan avec plus d’impatience que les précédents films auxquels vous aviez collaboré ?

Curieusement un peu moins. La sortie d'un film est un grand moment à chaque fois. Là, la première projection était à Cannes. Il y a un décalage avec la sortie d’aujourd’hui. Il y avait tout de même un peu d’appréhension.

« Dheepan » : Pourquoi est-ce une bonne idée de sortir la Palme d’or fin août

Le film démarre bien [Il est en tête du box-office de ce mercredi]…

Oui, j’ai été à l’UGC Ciné Cité des Halles ce matin pour la première projection. Il y a eu une centaine de personnes. Là, je reçois des textos des distributeurs. On me dit que c’est bien. Moi, je suis incapable de lire ces chiffres (sourire).

>> Bande-annonce de Dheepan



La Palme d’or de Dheepan a-t-elle changé quelque chose pour vous ?

Non. Paradoxalement, on me propose un peu moins de choses. Les gens projettent que je suis plus occupé qu’avant. Concrètement, il n’y a pas eu d’effet. Mais je suis plus confiant pour aborder des gens que j’admire pour travailler avec eux.

Sur quels projets travaillez-vous ?

Il n’y en a pas avec Jacques Audiard actuellement. J’ai travaillé avec Thomas Bidegain sur le scénario du film Les Cowboys, qu’il a réalisé et qui sort le 25 novembre. Là, il y a un projet avec le réalisateur belge Michael Roskam pour 2016.

>> Bande-annonce des Cowboys.



Vous travaillez toujours en collaboration ou vous avez des projets personnels ?

Souvent, on collabore tôt ou tard avec le réalisateur sur le scénario. J’aime bien travailler en collaboration. Sur Dheepan, Jacques [Audiard] et Thomas [Bidegain] ont entamé une conversation sur une envie de faire un film. Je l’ai prise en charge et je l’ai avancée pendant qu’eux finissaient de travailler sur De rouille et d’os, puis on s’y est mis pleinement tous les trois. Je trouvais le sujet intéressant de ce soldat Tigre tamoul qui arrive perdu en France. J’ai lu des livres dessus surtout en anglais car il y a peu de littérature française qui traite du sujet, j’ai également lu la presse et j’ai rencontré et parlé avec des membres associatifs de la communauté tamoule. J’ai tendance à écrire sur des choses qui peuvent être loin de moi. Là, j’ai eu une vraie curiosité pour cette communauté.

Aujourd’hui, vous êtes scénariste, vous voyez-vous faire de la réalisation ?

Pour l’instant, la réalisation ne s’impose pas. Une chose m’intéresse actuellement : le théâtre notamment l’écriture de troupe. J’explore ça mais de manière lointaine.

>> Interview « Vie rapide by les Kids » de Noé Debré.



Que gardez-vous de cette soirée où Dheepan a remporté la Palme d’or ?

J’ai été très ému car c’était les frères Coen qui présidaient le jury. C’est grâce à eux que j’ai voulu faire du cinéma. J’ai pu discuter avec Etan Coen et je lui ai dit des platitudes (sourire). Il m’a répondu : « Ne me remerciez pas, ça se trouve j’ai gâché votre vie ! »

Et de votre première montée des marches ?

C’était impressionnant. Il y a beaucoup d’appréhension car on ne sait pas comment les gens vont accueillir le film. Pourtant, on est reçu avec beaucoup d’apparat alors que personne ne l’a vu. La première projection d’un film au public, c’est un saut dans le vide. A Cannes, c’est un saut d’encore plus haut car c’est le public le plus difficile. Mais monter les marches avec Jacques et Thomas, c’était confortable car eux en ont l’habitude.