Strasbourg: Que faire avec les invendus alimentaires des marchés?
ENVIRONNEMENT•Des étudiants réfléchissent à donner une seconde vie aux invendus alimentaires mais aussi à valoriser les déchets des marchés de l'Eurométropole...Alexia Ighirri
Et si les invendus alimentaires des marchés n'étaient pas jetés? Dans le cadre de leur formation, fruit d'un partenariat entre l'Institut Eco-Conseil et l'Institut national des sciences appliquées de Strasbourg (Insa Strasbourg), quatre étudiants en Mastère spécialisé «Éco-conseiller» ont planché sur cette question.
Ce groupe d'«éco-glaneurs» a, à la demande de l'Eurométropole de Strasbourg, réalisé une étude de faisabilité durant 18 jours auprès des marchés du boulevard de la Marne de Strasbourg et d'Illkirch.
Une tente pour la redistribution
Une des principales possibilités identifiées par ce groupe d'étudiants est de créer une tente des glaneurs, à l'instar de ce qui fait déjà à Lille. Une association serait chargée de récupérer les fruits, légumes ou encore le pain invendus sur les marchés, pour les redistribuer ensuite aux plus démunis. «Cela permet de réunir les invendus alimentaires et les gens dans le besoin dans un seul endroit, explique Christophe Dumont-Girard, l'un des étudiants éco-conseillers. La nourriture sera redistribuée vie des paniers, en décalage des marchés pour ne pas faire de concurrence.»
Et selon une enquête effectuée auprès des commerçants, sur les deux marchés témoins, 65% d'entre eux sont prêts à donner leurs invendus alimentaires.
Pure coïncidence: si le projet n'existait pas encore à Strasbourg, une telle démarche était en cours de création... par d'autres étudiants de l'Insa. Ce qui n'étonne pas forcément Christophe Dumont-Girard: «Cela s'adresse aux glaneurs qui ne sont pas éligibles aux aides. Et il y a beaucoup d'étudiants dans ce cas.»
Des déchets qui représentent «trois fois la hauteur de la cathédrale»
Les étudiants ont également travaillé sur les déchets occasionnés par les marchés. «Ce sont surtout des cagettes en bois et du carton, précise Christophe Dumont-Girard. Le nombre de cagettes retrouvées par semaine, si on les empile, représente trois fois la hauteur de la cathédrale de Strasbourg.»
Les futurs éco-conseillers préconisent notamment de valoriser ces déchets en les transformant, soit en paillage pour la collectivité ou les particuliers (sur le modèle du projet Fago à Rennes), soit en bois-énergie pour produire du feu. Ce travail doit servir de base pour l'Eurométropole, dans le cadre de son plan local de prévention qui a pour objectif de réduire de 7% le volume des déchets de la collectivité.