«Projet Fashion»: «Je voulais sortir de la boutique, vivre une aventure»
INTERVIEW•Adeline, créatrice strasbourgeoise qui tient une boutique au centre-ville, est l'une des neuf candidats de la nouvelle émission de D8 sur la mode «Projet Fashion»...Alexia Ighirri
Vous la découvrirez ce mardi à 21h50 sur D8. Adeline, créatrice strasbourgeoise de 32 ans, fait partie des candidats du concours de mode télévisé «Projet Fashion». Tournée en juillet dernier, l'émission est adaptée du programme américain «Project Runway» et oppose neuf jeunes créateurs de mode jugés sur leur créativité, leur originalité et leur talent, par un jury de professionnels composé de la styliste Catherine Baba, la journaliste Alexandra Senes et le couturier Roland Mouret.
>> Bande-annonce de «Projet Fashion», mardi à 21h50 sur D8
La créatrice nous a accueillis dans sa boutique, Adeline Ziliox, qu'elle a ouverte il y a quatre ans rue du Jeu-des-Enfants à Strasbourg, après avoir monté son entreprise. Une boutique qu'elle a retrouvée après sa participation et le tournage de l'émission de D8.
Comment vous êtes vous retrouvée dans «Projet Fashion»?
C'est une histoire assez dingue (rires)! En novembre 2013, une touriste américaine est entrée dans ma boutique et a adoré mes créations. Elle m'a acheté 3, 4 pièces et m'a demandé si je connaissais «Project Runway» parce qu'elle me verrait bien dans cette émission. Bon, ensuite j'ai continué ma vie... jusqu'au jour où, dans mes spams, je reçois un mail pour «Projet Fashion» disant être à la recherche de talents. C'était un signe... et je crois beaucoup aux signes.
Vous n'auriez pas candidaté spontanément?
Non, la télé, ce n'est pas trop mon truc. Parfois je manque de confiance. Ma participation à l'émission est inattendue. Il y a tellement de créateurs et moi je ne suis qu'une petite fille de Strasbourg (sourire).
Pourquoi avoir accepté?
Je cherchais une expérience humaine. J'avais besoin de sortir de ma boutique, de vivre une aventure extraordinaire. D'un souffle nouveau. Je suis maintenant pleine d'énergie, d'envie de créer. J'ai aussi appris beaucoup de choses sur moi-même, je suis arrivée à dépasser mes limites. Ça m'a changé, et je n'en attendais pas moins.
Comment s'est passé le tournage?
Il y avait des challenges difficiles. Entre le tournage et la création pure, on était fatigués. On avait repos le dimanche mais on n'en a même pas profité pour visiter Paris: on restait au lit, à se relaxer, à écouter de la musique. Il y a eu quelques frictions, mais je n'ai de problème avec personne. Je suis de nature relativement cool. Au final, on était tous là les uns pour les autres, pour que chacun puisse sortir quelque chose de correct pour le défilé.
Avez-vous hâte de voir le résultat final?
Oui parce qu'on l'a vécu de l'intérieur, mais on ne sait pas ce que cela donne une fois l'émission montée. Ça m'intéresse aussi de voir la démarche artistique et créative des autres candidats, que je n'ai pas eu l'occasion d'observer du coup pendant l'émission.
Que peut désormais vous apporter votre médiatisation?
Plus de passage dans ma boutique, de la visibilité. Pourquoi pas, aussi, rencontrer des personnes du milieu créatif, puisque dans l'absolu je ne veux plus travailler seule. Ça fait sept ans que je suis à mon compte, que j'ai toutes les charges sur les épaules, que je dois gérer l'entreprise, la comptabilité... Et la paperasse, on sait ce que c'est! Et quand on fait de la paperasse, on ne fait pas autre chose.
>> Présentation d'Adeline dans «Projet Fashion»
Quel est le style de vos créations?
J'aime les coupes ultra-féminines, la couleur et jouer avec l'asymétrie. Travailler les imprimés graphiques, d'inspiration street-art, des choses qui ressemblent à des toiles. Je suis passée par les beaux-arts, j'y suis donc très sensible.
Y a-t-il des grands noms de la mode qui vous influencent?
Plus que de l'influence, c'est de l'admiration: j'adore Jeremy Scott et son travail sur le second degré, De Castelbajac, Alexander McQueen. Surtout, j'idolâtre Thierry Mugler (un autre Strasbourgeois) pour son côté décalé, son côté spectacle à chaque défilé ou intervention. J'aimerais travailler dans ce sens-là, sur des défilés-spectacles, sur la mise en scène. Parce que pour moi, le vêtement est une œuvre d'art.
Une personne que vous aimeriez habiller?
Björk! Pour son univers onirique, décalé, extrêmement sensible. Habiller les chanteuses de manière générale, ce qu'on appelle du stage wear, parce qu'il n'y a pas de limite à la création. Déjà, il y a le budget (rires). Et la liberté sur le visuel, la mise en scène pour mettre en valeur l'artiste.