NUCLEAIREFessenheim: La centrale nucléaire fermera-t-elle complètement?

Fessenheim: La centrale nucléaire fermera-t-elle complètement?

NUCLEAIRELa production de la centrale de Fessenheim est à l'arrêt depuis samedi. Sa fermeture définitive était une promesse de campagne de François Hollande...
Floréal Hernandez

Floréal Hernandez

La fermeture de la centrale de Fessenheim est un serpent de mer. Promesse de campagne présidentielle de François Hollande, celle-ci a été réitérée mais rien n'a été acté. Depuis samedi soir, la production de la centrale nucléaire haut-rhinoise a totalement cessé: un défaut d'étanchéité a conduit à l'arrêt son unité de production numéro un et la numéro deux a été arrêtée la veille pour maintenance. 20 Minutes fait la lumière sur la situation actuelle.

Fessenheim électrise le débat de l'entre-deux tours de l'élection présidentielle de 2012.
«Une seule centrale fermera, une, Fessenheim. On me dit, mais pourquoi Fessenheim? (...) C'est la plus vieille de France. Elle se trouve, en plus, sur une zone sismique, à côté du canal d'Alsace», avait déclaré François Hollande lors du débat l'opposant à Nicolas Sarkozy entre les deux tours de l'élection présidentielle de 2012. Le candidat UMP avait lui pris le parti de défendre la filière nucléaire. En février 2012, il s'était rendu à la centrale de Fessenheim et promis: «On la laissera ouverte.»

>>> Le face-à-face Hollande/Sarkozy à propos de Fessenheim.

Promesse de fermeture réitérée mais toujours non datée.
Sur France Inter, le 5 janvier 2015, François Hollande a réaffirmé: «J'ai pris cet engagement que dans le cadre du plafonnement du nucléaire, il y aurait la fermeture de Fessenheim. Des procédures sont en cours et les études sont lancées.» Toutefois, aucune date pour l'arrêt de la centrale nucléaire située dans le Haut-Rhin n'a été avancée. Il faut dire que deux mois avant, en novembre 2014, Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie et de l'Energie, avait affirmé qu'elle serait «à l'écoute» des propositions d'EDF en matière de fermeture de centrales nucléaires, qui pourraient porter sur une centrale «plus vieillissante» que celle de Fessenheim. En septembre 2014, sur Europe 1, Ségolène Royal ne savait pas si c'était la centrale alsacienne qui fermerait.

>>> François Hollande sur France Inter, le 5 janvier 2015.

Fessenheim fermée, l'Alsace ne plongera pas dans le noir.
La fermeture de Fessenheim, le Réseau de transport électrique (RTE) s'y prépare. En juillet 2014, RTE a présenté les résultats de l’étude «Arrêt de Fessenheim: conséquences et perspectives pour le réseau de transport électrique». Et même sans les deux réacteurs de 900 mégawatts de Fessenheim –soit près de 1,5% de la production nationale–, l’Alsace ne sera pas privée d’électricité. Stop Fessenheim ne se prive pas de le souligner, ce lundi, suite à l'arrêt des deux réacteurs. «Une nouvelle preuve est faite que l'Alsace continue d'avoir de l'électricité alors que Fessenheim est à l'arrêt», note André Hatz, le porte-parole de l'association.

« Puisque #Fessenheim est totalement à l'arrêt, pourquoi la relancer ? #JDCJDR — Alexis Vadier (@alexisvadier) March 2, 2015 »



Le sort de Fessenheim lié à celui de Flamanville?
Le démarrage en 2017 de l'EPR de Flamanville, dans la Manche, devrait sonner le glas de la centrale de Fessenheim. Car dans l'engagement présidentiel d'un plafonnement nucléaire, la mise en route de la centrale nucléaire de troisième génération en Normandie –dont la capacité de production est de 1.650 mégawatts–, obligerait EDF à arrêter deux réacteurs actuels de 900 mégawatts. Soit les deux de Fessenheim. «Il n'y a pas de visibilité sur une fermeture ou non de la centrale, indique André Hatz. Mais Fessenheim est le seul dossier sur la table [du gouvernement] pour une possible fermeture.»

Une convergence antinucléaire à Strasbourg, le 7 mars.
Hasard du calendrier, l'incident à Fessenheim intervient juste avant la grande journée de mobilisation antinucléaire à Strasbourg, samedi 7 mars. «Ce n'est pas nous qui avons programmé l'arrêt de Fessenheim, sourit André Hatz de Stop Fessenheim. Mais c'est la preuve qu'il faut fermer la centrale.» Cette convergence antinucléaire rendra hommage aux victimes de Fukushima (11 mars 2011), s'installera place Kléber de 11h à 17h avec des stands et des animations avant un défilé dans le centre-ville de Strasbourg à 14h.

Une convergence antinucléaire à Strasbourg, le 7 mars.
Hasard du calendrier, l'incident à Fessenheim intervient juste avant la grande journée de mobilisation antinucléaire à Strasbourg, samedi 7 mars. «Ce n'est pas nous qui avons programmé l'arrêt de Fessenheim, sourit André Hatz de Stop Fessenheim. Mais c'est la preuve qu'il faut fermer la centrale.» Cette convergence antinucléaire rendra hommage aux victimes de Fukushima (11 mars 2011), s'installera place Kléber de 11h à 17h avec des stands et des animations avant un défilé dans le centre-ville de Strasbourg à 14h.
Cette convergence antinucléaire
Une convergence antinucléaire à Strasbourg, le 7 mars.
Hasard du calendrier, l'incident à Fessenheim intervient juste avant la grande journée de mobilisation antinucléaire à Strasbourg, samedi 7 mars. «Ce n'est pas nous qui avons programmé l'arrêt de Fessenheim, sourit André Hatz de Stop Fessenheim. Mais c'est la preuve qu'il faut fermer la centrale.» Cette convergence antinucléaire rendra hommage aux victimes de Fukushima (11 mars 2011), s'installera place Kléber de 11h à 17h avec des stands et des animations avant un défilé dans le centre-ville de Strasbourg à 14h.