T-shirt blanc avec le mot paix écrit en latin, en hébreu et en arabe, kippa sur la tête et courte barbe blanche, Michel Serfaty ne passe pas inaperçu. D'autant que le fondateur de l'association pour l'Amitié judéo-musulmane de France mesure bien 1,90 m et qu'il circule dans un bus bardé de messages.

«Jamais de cravate, ni de costume»

A Strasbourg, c'est avec une camionnette sur laquelle est écrit «Juifs et musulmans nous préférons le mouton à la voiture bélier» ou «J'ai rêvé de Dieu, ELLE était noire» que Michel Serfaty a débarqué. S'il est venu dans la capitale européenne, c'est pour aider l'antenne strasbourgeoise de son association, créée en 2012, à décoller. Jeudi matin, il est allé au marché de la Meinau pour engager la discussion avec des femmes, des hommes, des ados, des enfants. «Jamais de cravate, ni de costume pour détendre les gens», sourit-il.

Strasbourg, le 26 février 2015 - Michel Sefaty, président de l'association pour l'Amitié judéo-musulmane de France, et Roland Ries, maire de Strasbourg. - Floreal Hernandez

Et c'est par des boutades que Michel Serfaty engage le plus souvent le dialogue. «Il faut entrer dans les quartiers, ne pas avoir peur. En 10 ans, on a rencontré près de 150.000 personnes sans aucun incident. Le dialogue a ce côté magique.» Dans les quartiers, il professe des messages d'amitiés entre juifs et musulmans. «Aujourd'hui, il y a des préjugés sur les juifs, les noirs, les femmes, etc. Ce sont les zones prioritaires où il faut développer le dialogue.»

Antenne balbutiante à Strasbourg

A Strasbourg, l'antenne de l'association pour l'Amitié judéo-musulmane de France compte deux coprésidents: un de chaque obédience. «Il y a une méconnaissance mutuelle. Il faut dire “Non” à certains préjugés, lance Khalifa Beltaief, l'un des deux coprésidents. Nos traditions et nos coutumes nous unissent.» Michel Serfaty espère que d'ici peu l'antenne strasbourgeoise comptera un local, des emplois d'avenir pour prodiguer l'amitié et un bus pour faire ses tournées.