POLITIQUEAlsace: Des élus opposés à la réforme territoriale reçus à l'Elysée

Alsace: Des élus opposés à la réforme territoriale reçus à l'Elysée

POLITIQUEUne délégation d'élus de la Majorité alsacienne a déposé à l'Elysée la pétition ayant recueilli de près de 54.000 signatures contre la fusion de l'Alsace avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne, mercredi...
Floréal Hernandez

Floréal Hernandez

«Ne tuez pas l'Alsace.» C'est derrière cette banderole qu'une délégation de quinze élus de la Majorité alsacienne s'est avancée en direction du Palais de l'Elysée, mercredi matin. Ces députés, sénateurs, maires, présidents de région ou de conseil général se sont retrouvés à Paris, jour du conseil des ministres, pour tenter de rencontrer le Président de la République et lui faire part de leur refus de voir l'Alsace fusionner avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne dans le cadre de la réforme territoriale.

« A Paris pour la remise des plus des 53000 signatures de la pétition pour défendre l'#Alsace à l'Elysée #DNAinfos pic.twitter.com/WBEJ2bm8cQ — Fabienne Keller (@fabienne_keller) 17 Septembre 2014 »

Seuls trois représentants de la délégation, Philippe Richert, président de la région Alsace, Jean Rottner, maire de Mulhouse et Eric Straumann, député haut-rhinois, ont accédé à l'Elysée où ils ont rencontré un conseiller du président. Ils lui ont remis la pétition ayant collecté près de 54.000 signatures contre la fusion des trois régions.

Appel à manifester le 11 octobre pour le conseil unique

Lors de la remise des insignes de commandeur de l’ordre national du Mérite à Tomi Ungerer, mardi, Philippe Richert a croisé François Hollande. «J'ai eu un bref entretien avec le président de la République. Il a été très à l'écoute, souligne le président de la région Alsace. Aujourd'hui, l'Alsace veut se faire entendre, veut dire aux responsables nationaux que la solution préconisée n'est acceptable par personne.»

La proposition faite par la délégation est le conseil d'Alsace. «C'est une façon pour les uns et pour les autres de s'en sortir. Le Président de la République a dit les choses peuvent encore bouger», rapporte Philippe Richert. Le 11 octobre, ces quinze élus et les chambres consulaires appellent à une grande manifestation à Strasbourg pour un conseil unique d'Alsace.

Valls contre une «Alsace repliée sur elle-même»

Mardi, les députés socialistes strasbourgeois Armand Jung et Philippe Bies ont discuté avec Manuel Valls, de la réforme territoriale. «Nous lui avons redit notre volonté de voir évoluer la carte des régions en revenant au rapprochement initial entre l’Alsace et la Lorraine, souhaité et voulu par le président de la République, et soutenu par les Présidents des Régions Alsace et Lorraine.» Le Premier ministre leur a alors confirmé que le gouvernement n’est pas favorable à «une Alsace repliée sur elle-même et donc affaiblie».

La fusion avec la Lorraine n'est pas envisageable non plus pour cette délégation de la Majorité alsacienne. Parmi les causes de ce refus: «Le risque que Strasbourg, capitale européenne, ne soit pas la capitale de cette grande région car les élus alsaciens seront minoritaires par rapport aux élus lorrains lors du vote qui choisira la capitale régionale», explique Fabienne Keller, sénatrice du Bas-Rhin.