Le portier de l’équipe de France Thierry Omeyer, son homologue féminine Cléopâtre Darleux ou encore Mickaël Robin (gardien de Cesson-Rennes cette saison et passé, entre autres, par Montpellier et Barcelone), ont un point commun. Nés en Alsace, ils font partie des meilleurs à leur poste. Sans oublier Vincent Gérard, l’autre gardien tricolore, monstrueux contre la Slovénie en demi-finale du Mondial en France, et passé lui aussi par le pôle Espoir de Strasbourg

Mental, travail et ambition

Bref, la liste des gardiens de but, qui conjuguent talent et Alsace, commence à être longue au handball. Doit-on y voir un signe? Pour Pierre Mangin, ancien responsable du pôle Espoir de Strasbourg (qui a eu Thierry Omeyer sous ses ordres), la force de ces gardiens réside dans leur mental, leur ambition et leur capacité à travailler. «Omeyer n’était pas le meilleur de sa génération. Lui était persuadé qu’il jouerait en équipe de France et certains se moquaient, raconte le technicien. Mais on voyait tout de suite qu’il était un travailleur. Il faisait ses tâches sans rechigner. Mickaël Robin, je l’ai vu travailler au centre de formation de Sélestat, c’est un bourreau de travail.» Selon lui, la forte densité de bons joueurs de champ en Alsace a aussi pu les aider à élever leur niveau: «Un gardien a besoin d’avoir en face de lui des joueurs de qualité.»

«Un avant et un après Omeyer»

S’il note que naturellement l’Alsace a toujours eu de bons gardiens, Philippe Schlatter, actuel responsable du Pôle Espoir masculin, en est convaincu: «Il y a eu un avant et un après Omeyer». C’est vrai, d’autres avant lui se sont illustrés au haut niveau, mais «Thierry a été le déclencheur d’une envie chez les jeunes Alsaciens de devenir, par mimétisme, expert en la matière. C’est devenu un modèle de réussite, d’engagement…»

La structure strasbourgeoise est d’ailleurs mise en avant par Mickaël Robin: «On n’y néglige pas le spécifique gardien, ça nous permet de progresser à grande vitesse. Il faut le mettre en corrélation avec le fait que l’Alsace est une terre de handball, avec de bons clubs et de bons entraîneurs». Par exemple, le pôle de Strasbourg bénéficie de la collaboration hebdomadaire de Jean-Luc Kieffer, lui aussi gardien de but talentueux ayant fait carrière en Allemagne, pour un entraînement spécifique. Il est aussi présent lors des tests de recrutement du pôle. «Il les détecte même avant, lorsqu’il se déplace dans les petits clubs alsaciens. Jean-Luc Kieffer propose une véritable école de gardiens», poursuit Philippe Schlatter.

La relève est assurée

Et l’héritage ne semble pas se perdre. Fin août 2014, le jeune portier Julien Meyer, pensionnaire du pôle Espoir et du club de Sélestat, est devenu champion d’Europe des moins de 18 ans avec les Bleuets. Le jeune homme, qui souhaite devenir ingénieur par ailleurs, a de fortes chances de rejoindre l’équipe de France senior dans quelque temps, selon le responsable de la structure strasbourgeoise.