DISTINCTIONUniversité: L'Unistra reçoit le label Nobel

Université: L'Unistra reçoit le label Nobel

DISTINCTIONUn professeur de chimie de l'université de Strasbourg a été récompensé mercredi par le Nobel...
Floréal Hernandez

Floréal Hernandez

Les prix Nobel s'enchaînent depuis lundi et l'université de Strasbourg a déjà été citée deux fois. La première, mardi, lors de la remise de celui de physique, car une vingtaine de scientifiques strasbourgeois ont participé aux travaux sur le boson de Higgs qui a valu le prix Nobel au Belge François Englert et au Britannique Peter Higgs. La seconde, mercredi, en chimie où le professeur conventionné de l'université de Strasbourg Martin Karplus fait partie des trois récipiendaires de la récompense. Mais qu'apporte un prix Nobel à l'Unistra?

De la notoriété. «Ça permet d'attirer des gens extérieurs: des post-docs, des professeurs, de grands spécialistes, les médias aussi (sourire). C'est très important, ça rend visible», lance Jean-Marie Lehn, prix Nobel de chimie en 1987, à l'origine de la venue de Martin Karplus à Strasbourg. «Ça peut stimuler les plus jeunes», poursuit Jean-Marie Lehn. Alain Beretz, président de l'université de Strasbourg, enchaîne: «L'écho d'un Nobel, c'est comme la médaille d'or d'un sportif. Ça permet au grand public de s'approprier la science.» Il se félicite que Martin Karplus signe à chaque fois «université de Strasbourg et d'Harvard».

Des financements. «Ça ne change pas les choses du jour au lendemain, estime Jules Hoffmann, prix Nobel de médecine en 2011. Enfin, lorsque l'on passe devant des commissions qui donnent des contrats scientifiques, avoir un Nobel dans l'équipe, ça peut aider. Il y a moins de critiques si on a le contrat (sourire).» Jean-Marie Lehn intervient: «On est soumis à la même évaluation qu'un autre chercheur par les collègues. Un Nobel n'empêche pas les critiques.»

Martin Karplus, conventionné depuis 1987

Martin Karplus a reçu mercredi le prix Nobel de chimie, en compagnie de Michael Levitt et Arieh Warshel pour «le développement de modèles multi-échelle pour les systèmes chimiques complexes». Né à Vienne en 1930, émigré aux Etats-Unis en 1938, le chercheur austro-américain fréquente l'Unistra où il a une chaire de professeur conventionné depuis 1987. A 83 ans, il vient encore quatre à cinq fois par an dans la capitale alsacienne.