Un label pour la satire alsacienne
PAtrimoine Le cabaret rhénan se porte candidat au patrimoine culturel immatériel de l'UnescoAlexia Ighirri
Comme la gastronomie française ou le fest-noz breton, le cabaret satirique rhénan sera-t-il classé au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco ? C'est, en tout cas, ce qu'espère Roger Siffer, patron du théâtre de la Chouc'routerie. Il est à l'initiative de cette démarche pour ce genre théâtral spécifique à la région, qui égratigne en sketches et chansons l'actualité et les politiques locaux.
«Rire pour ne pas pleurer»
« L'Histoire a fait le cabaret. En période de misère, les Alsaciens ont choisi de rire pour ne pas pleurer », a noté Roger Siffer, qui a reçu le soutien de la ville dans le cadre de sa politique de défense et d'illustration de la culture régionale. Il ajoute que « les Alsaciens aiment la dérision… quand c'est eux qui la font ! ».
Même lorsque l'on parle de la classe politique : « Le cabaret relève de l'hygiène politique, a avoué le maire de Strasbourg, Roland Ries (PS). Il remet les puissants à leur juste place, c'est-à-dire au milieu des autres. »
Si Daniel Chambet-Ithier, producteur de la Revue scoute, assure que le cabaret « est une composante de l'esprit alsacien » et que sa forme « doit être défendue », il émet des réserves : « C'est un métier de sauvages, qui ne nous engage vis-à-vis de personne. On ne veut pas être lié aux collectivités avec qui il faut pourtant travailler » pour être classé à l'Unesco.