Des manchots repérés par des Alsaciens

Des manchots repérés par des Alsaciens

Sciences Deux chercheurs strasbourgeois ont découvert des nouvelles colonies en Antarctique
Alexia Ighirri

Alexia Ighirri

C'est une belle découverte. Yvon Le Maho et André Ancel, tous deux chercheurs du CNRS à l'Institut Hubert Curien (CNRS-Université de Strasbourg) ont repéré, début novembre, deux nouvelles colonies de manchots empereurs en Antarctique, à 250 km de la base française Dumont-d'Urville.
Au total, 6 000 poussins ont été découverts près du glacier Mertz, multipliant par trois le nombre de manchots recensés dans cette partie du continent. « C'est énorme ! », se réjouissait il y a quelques jours André Ancel depuis le bateau Astrolabe, coincé dans les glaces de l'Antarctique. « On suppose donc qu'il y a environ 8 000 couples. Et puisqu'il y a toujours des oiseaux qui n'arrivent pas à se reproduire, on pense qu'il y a 12 000 couples au moins », poursuit son collègue Yvon Le Maho.

13 ans d'attente
« Ce n'est pas tous les jours que l'on découvre une population de manchots. Mais c'était attendu, parce qu'André se doutait de leur présence .» Voilà 13 ans, en effet, que le chercheur observe cette partie du continent et tente de s'approcher du glacier. « Sa persévérance est récompensée », estime Yvon Le Maho. « On a pu descendre sur la glace et on va maintenant faire des biopsies pour comparer ces colonies avec celles de Dumont-d'Urville, explique André Ancel. C'est une belle découverte scientifique : on pensait que la population était menacée d'extinction. Ce n'est désormais plus vraiment d'actualité. »

Une autre chercheuse primée

Anne-Mathilde Thierry a travaillé avec ces deux chercheurs avant de se lancer dans sa thèse. En octobre, la doctorante à l'Université de Strasbourg, 27 ans, a reçu une bourse l'Oréal de 15 000 € pour son étude sur le manchot Adélie et sa reproduction. Il s'agit de voir, « ce qui fait que le manchot aura de gros poussins ».