TENNISRoland-Garros: «Il faut apprendre aux joueurs Français à haïr la défaite », selon Bernard Giudicelli

Roland-Garros: «Il faut apprendre aux joueurs Français à haïr la défaite », selon Bernard Giudicelli

TENNISLe président de la FFT a répondu aux médias avant la finale messieurs…
Julien Laloye

Julien Laloye

De notre envoyé spécial,

Ambiance électrique dimanche dans la salle de presse principale de Roland-Garros. Bernard Giudicelli, le nouveau président de la FFT, vient tirer le bilan du tournoi aux côtés du directeur Guy Forget, réduit au rang de simple spectateur. Il faut expliquer le contexte : L’homme est omniprésent depuis son élection, certaines de ses décisions ont été plus ou moins bien comprises, et ses manières de jeune impatient qui veut renverser la table sans faire attention au mobilier irritent au plus haut point dans le milieu.

Il a donc passé pas mal de temps à se justifier de ses dernières déclarations pour le moins provocantes sur le parcours des Français à Roland-Garros, qu’on vous restitue telles quelles : « Ce qu’il a manqué aux Français, c’est la grinta. Quand un coach dit qu’un joueur peut passer huit heures sur les courts sous 45 degrés et qu’il a des crampes au quatrième, c’est qu’il y a un problème. Il faut arrêter les mots. Il faut travailler selon les normes du tennis moderne. C’est-à-dire avoir une capacité physique, une caisse très tôt et aussi travailler la tête. »

a

Sur l’attaque ad hominem concernant Lucas Pouille, qui avait avoué avoir souffert de crampes de stress pendant son match contre Ramos, Bernard Giudicelli a semblé vouloir faire amende honorable, sans aller jusqu’à s’excuser : «. Manu Planque [le coach de Pouille, ndlr] est pour moi le meilleur entraîneur fédéral, et pour le reste les choses seront dissipées. Je m’attacherai à ce qu’il n’y ait pas de distance entre lui et la Fédération à cause de cet épisode ».

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Sur la globalité des résultats en eux-mêmes, le président de la FFT a vu des choses qui ne lui ont pas plus. Des comportements inappropriés (« contraires à la bienséance ou à l’usage »), mais aussi des jeunes joueurs pas assez bien préparés physiquement. « On m’a reproché d’avoir envoyé des textos pour savoir si un tel pouvait jouer 5 sets, mais c’est Pierre Barthès [ancien n °1 français] qui me dit « Nos jeunes ne savent pas joueur en 5 sets ». Lokoli, Halys, Muller, ils ont tous perdu en cinq sets. On valorisera sans doute des parcours qui permettront à ceux en position de se qualifier d’être mieux outillés physiquement ». Des reproches étendus aux juniors, il est vrai pas particulièrement brillants cette fois, un an après la belle victoire de Blancaneaux.

« « A cet âge, on a des difficultés récurrentes et c’est là le premier indicateur qu’il y a des choses à revoir. Je ne crois plus qu’on ait le meilleur système de formation, ou alors on se fait plaisir. C’est l’heure de se remettre en cause sur cette approche industrielle de la formation de nos jeunes, de revenir vers nos racines que sont la formation des clubs. Entre 8 et 12 ans, il faut privilégier la vie de club ; reformer les jeunes dans les régions, puis utiliser nos entraîneurs nationaux pour les épanouir à partir de 12 ans, leur apprendre à se confronter à la concurrence internationale. On n’a pas été élu pour gagner un tournoi du Grand Chelem tous les 70 ans. On veut créer un modèle où la défaite ne soit pas banalisée. La défaite il faut la haïr, il faut la rejeter. Il faut aimer la victoire ». »

Un discours volontariste qui se heurte quand même à certains principes de réalité. Giudicelli veut refaire des juniors français une référence, tout en disant qu’in fine « que jouer une demi-finale de Grand Chelem ce n’est pas gagner, gagner c’est soulever le trophée ». Fort bien. Il nous semble pourtant que Richard Gasquet et Gaël Monfils, pour citer deux mousquetaires qui n’ont jamais fait mieux qu’une demi-finale de Grand Chelem,font partie des meilleurs juniors de l’histoire du jeu, et que ça n’a pas non plus donné un successeur à Yannick Noah. Mais il faut bien commencer quelque part.