Roland-Garros: De Miss Univers à Matt Pokora, bienvenue dans le box de Gaël Monfils
TENNIS•The « place to be » depuis le début de la quinzaine…Julien Laloye
De notre envoyé spécial
On ne regarde pas le tournoi sur France Télévisions, petits chanceux que nous sommes, mais on imagine sans peine le nombre de gros plans sur la tribune réservée aux proches de Gaël Monfils pendant ses matchs. Au-delà des figures obligées (une petite place pour le coach peut servir), on retrouve un casting monstrueux, quelque part entre une émission de TPMP et une soirée théâtre au Point Virgule.
>> Voici la faune aperçue contre Brown et Monteiro
- Une Miss Univers et un chanteur de variété
- Un ancien trader devenu comique
- Une ancienne miss Météo
- Des acteurs (plus ou moins connus)
Première réflexion qui nous anime, parce que ce n’est pas le premier papier qu’on écrit sur une corbeille VIP : ça doit faire du taf pour la jeune femme qui s’occupe de ses public relations depuis un an et demi. Une certaine Marina Gauthier. Monfils lui-même en convient, « elle a une lourde tâche à gérer, honnêtement, c’est pas facile. Ce qui est dur c’est que dans mon box, il y a beaucoup de famille et pas mal d’amis, avec chacun leurs priorités ». On grappille cinq minutes de son temps à l’intéressée pour qu’elle nous rencarde vite fait.
Règle n°1 >> Les places sont chères
« « On n’a pas toujours le même nombre de places attribuées à chaque fois, et il faut faire des arbitrages. Il faut savoir qu’on n’invite absolument personne, ce sont des gens qui nous demandent de venir. J’imagine que d’ici samedi et le match contre Gasquet on va recevoir des dizaines de texto. Ensuite, j’établis une liste et c’est Gaël qui tranche ». »
Règle n°2 >> Priorité à la famille
« « Pour le match contre Monteiro, vous aurez remarqué qu’il n’y avait pas un seul people. Seulement de la famille, beaucoup d’oncles, de tantes, de cousins, qui viennent tous les ans, son frère Daryl, ses parents. Et aussi des amis ; certains de Suisse, d’autres de Miami. Gaël a envie de partager ça avec eux, que tous ces gens profitent de le voir jouer une fois dans l’année ». »
Règle n°3 >> On ne fait pas d’affichage pour les photographes
« « On n’invite pas les gens pour faire joli et pour être dans Gala. Gaël est quelqu’un qui a plein d’amis et qui aime leur faire plaisir. Matt Pokora, ça fait des années qu’ils sont proches si vous suivez un peu sa carrière. Miss Univers, c’est un peu plus nouveau mais c’est comme ça avec Gaël vous savez ». »
Le clan prend de la place dans le salon des joueurs après les matchs du Français, sans mettre la pagaille non plus. Chacun attend de partager un court moment avec le héros à sa sortie du vestiaire. « On n’est pas là pour l’embêter, raconte Jean, un oncle de Poitiers qui réserve tous les ans une ou deux semaines sur place en fonction du parcours de son neveu. Le soir, il est à son hôtel et il passe juste un petit coup de fil à sa mère, on ne se voit pas ».
Le plus important s’est en fait joué avant, dans les tribunes du Chatrier, quand tout le monde a partagé un regard, un cri, un poing serré avec Monfils. « Le message, c’est "on est là". Il nous regarde, il nous cherche, et on doit être là pour lui donner du courage. S’il manque quelqu’un au match suivant, par exemple si je ne suis pas là, il va le remarquer, et ça peut jouer sur le résultat ».
« Ce sont eux qui me donnent l’énergie nécessaire »
Vérédique. Les suiveurs du Français savent à quel point il a besoin de ce soutien pour réussir à Roland, surtout les années où il arrive à poil et sans préparation. On se souvient encore de cette épopée improbable en 2014 : Monfils est crâmé dés le premier tour, il livre une espèce de match gag qu’il finit par gagner contre Fognini, et serre très fort Andy Murray dans sa grosse paluche en quarts de finale avant de lâcher son emprise faute de carburant.
Autour de lui, le même clan, les mêmes amis, et cette impression qu’il se passe un truc un peu magique autour du bonhomme. « Ma famille est très importante, chaque fois je le dis à Roland-Garros, ce sont eux qui en premier, avant le public, me donnent vraiment l’énergie nécessaire, et derrière, c’est le public. Chaque année, je suis heureux de pouvoir partager ça avec eux ».
aCe n’est encore qu’un sentiment diffus, et la perspective d’affronter Gasquet puis Wawrinka suffit à instiller la prudence, mais on dirait que le truc prend à nouveau vu le désossage en règle du pauvre Brésilien l’autre jour. Son coach Mickael Tillström doit parfois lever les yeux au ciel quand il voit tout ce monde autour de Monfils, mais il a compris que ça venait dans le package : « C’est bien qu’il puisse avoir tout ce monde autour de lui, tous ces gens qui n’ont pas la chance de pouvoir assister à ses matchs toute l’année. Il a besoin de ça pour être fort à Paris ». On espère pour lui que Gasquet aura un peu de répondant dans son box, parce que dans ce match-là, il part de loin.