Roland-Garros: Dis Serena Williams, tu ne ferais pas un vilain blocage sur le record de Graf?
TENNIS•L'Américaine a perdu une nouvelle finale de Grand Chelem contre Garbine Muguruza...Romain Baheux
A Roland-Garros,
Depuis quelques mois, Patrick Mouratoglou doit revoir son champ lexical. Habitué à endosser le rôle du coach heureux de voir Serena Williams empocher un nouveau tournoi du Grand Chelem, le Français se retrouve dans une position nettement moins favorable face à la presse : celle du type chargé d’expliquer pourquoi sa championne a de nouveau failli samedi en finale de Roland-Garros, logiquement dominée par Garbine Muguruza (7-5, 6-4), dans sa quête d’égaler le record de Steffi Graf et ses vingt-deux Grand Chelem.
« Elle n’y pense pas tous les matins quand elle se lève, mais cette perspective ne peut pas ne pas jouer, explique Patrick Mouratoglou. Plus on se rapprochait de la finale, plus elle était tendue. Forcément, c’est tentant de lier les deux. Je trouve ça normal car ce serait inquiètent si elle ne voulait pas marquer l'histoire. »
Surtout que ça n’est pas sa première tentative de rejoindre l’Allemande au sommet du tennis féminin. En septembre 2015, elle voyait son rêve de Grand Chelem s’envoler en demie de l’US Open. En janvier, elle tombait sur une Angelique Kerber déchaînée en finale de l’Open d’Australie. Et samedi, il n’y avait rien à redire au succès de l’Espagnole même si l’Américaine était diminuée par une douleur aux adducteurs.
Ne comptez pas sur elle pour accepter d’en faire des caisses sur le côté star tourmentée par la perspective de manquer son rendez-vous historique, alors qu’elle se dirige vers ses 35 ans. « Contre Angélique Kerber en Australie, elle a commis 16 erreurs sur trois sets, tu ne peux rien faire, glisse l'Américaine. Et là, Garbine a montré un niveau de jeu absolument incroyable. Maintenant, il faut que je continue les efforts. Sans cesse. » Jusqu’à ce qu’on la laisse tranquille avec ces vingt-deux Grand Chelem.