RUGBYXV de France: Les Bleus en panique devant la ligne adverse, ça va durer?

XV de France: Les Bleus en panique totale devant la ligne adverse, ça va durer longtemps?

RUGBYLes joueurs de Guy Novès devront se montrer plus efficaces dans leurs temps forts contre l’Ecosse…
Julien Laloye

J.L.

Pas de Rémi Lamerat mardi à Marcoussis pour satisfaire nos bas instincts journalistiques. Oh, ne nous lisez pas avec ces yeux de merlans frits,vous aussi vous l’avez insulté devant votre téléviseur samedi soir. 9-9 à Twickenham, la mi-temps sur le point d’être sifflée, et les Bleus qui envoient du bois depuis une relance sabre au clair de Spedding jusqu’à ce coup de pied à suivre bien senti de Lopez sur l’aile opposée. Au bout, un deux contre un à trois centimètres de la ligne si Lamerat daigne lâcher son ballon à Nakaitaci. Sauf que monsieur ne daigne pas. « Ça me sidère, c’est rageant », tempête Guy Novès.

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Le sélectionneur devrait avoir l’habitude, pourtant. Trois matchs que les Bleus doivent remporter les doigts de pied bien au chaud dans des chaussons molletonnés, trois matchs qu’ils foirent à cause d’un manque d’efficacité impardonnable sur la ligne adverse. Enfin c’est une façon de parler, tout se pardonne. Est-ce que tout s’explique, c’est une autre histoire. On a lancé trois garçons sur le sujet. Nakaitaci, (qui attend toujours la passe de Lamerat bras tendus dans le vide), Chouly, et Baille (petit jeuneot à la mêlée). Matez les questions pointues.

>> Est-ce que serait-y pas parce qu’on panique quand on voit la ligne d’essai ?

C’est parfois l’impression que ça donne, en tout cas. Genre des frelons sous ecsta qui viennent taper dans la vitre alors que bon, la porte est grande ouverte juste à côté. Réponse de Chouly : « Ce n’est pas qu’on panique, c’est qu’on manque de patience et de lucidité. On sait que c’est une zone décisive où il faut rester dans le cadre, alors qu’on se précipite et qu’on fait les mauvais choix. » Lamerat en Angleterre, Lopez contre les Blacks, les Bleus semblent jouer avec des œillères dès qu’ils atteignent les 22 mètres adverses. Jusqu’à oublier les schémas établis en amont avec le staff.

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>> Est-ce que ce serait-y pas qu’on est nuls techniquement ?

On a beaucoup disserté sur cette question après la déculottée historique du Mondial 2015 en essayant de trouver des termes savants pour résumer le schmilblick. Notre préféré ? « Le manque d’intelligence situationnelle », lequel saute aux yeux quand on compare le savoir-faire clinique des adversaireset la générosité aussi empanachée que désordonnée du XV de France. Chouly encore : « C’est un gros axe de travail, un problème à la fois mental et technique. Parfois, c’est un problème de timing dans les courses, parfois un problème de passe donnée au mauvais moment. Il faut qu’on soit capables d’acquérir cette lucidité quand on s’approche de la ligne adverse. »

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>> Est-ce que ce serait-y pas qu’on est cuits bouillis quand on arrive jusque-là ?

Autre tentative d’explication. Et si le nombre de munitions gâchées avait à voir avec la débauche d’énergie remarquable de l’équipe de France ballon en main ? Beaucoup de courses, peu de jeu au pied et de temps morts, le jeu réclamé par Novès demande une condition physique du tonnerre. Cyril Baille ne voit pas de lien évident : « Chacun doit faire son boulot devant la ligne même si le palpitant monte un peu. T’as enchaîné les temps de jeu, t’es prêt de la ligne, t’as envie de passer derrière à tout prix. On arrive à faire des percées de 50 mètres sans soucis, ce n’est pas une question de fatigue. »

On voit bien le risque potentiel si le manque de réalisme perdure. Une confiance qui s’érode, une ambition qui se réduit, des bras qui se font petits, et adieu le renouveau du rugby français. Rien de tout ça pour l’instant, assure Nakaitaci. « Le doute ne s’installe pas parce qu’on sait que le projet de jeu est bon et qu’il marche. On prend beaucoup plus de plaisir qu’avant, le staff nous laisse prendre des initiatives, on est beaucoup plus libres. » Pas encore plus efficaces, mais laissons-leur le bénéfice du doute.