RUGBYMais en vrai, Laporte peut-il vraiment virer Novès si les Bleus se ratent?

Six nations: Bernard Laporte peut-il vraiment virer Guy Novès si les Bleus se ratent?

RUGBYLe XV de France débute son Tournoi samedi en Angleterre...
Il est là le vrai duel de ce Tournoi.
Il est là le vrai duel de ce Tournoi. - AFP
Romain Baheux

Romain Baheux

Le 3 décembre 2016 n’est pas juste le jour où Bernard Laporte s’est emparé de la présidence de la FFR. C'est surtout celui où on a réuni toutes les conditions d’une belle embrouille. On vous résume : Bernie boss de l’Ovalie tricolore, il se retrouve de facto chef du sélectionneur des Bleus, Guy Novès. Et quand on sait à quel point les deux plus grands managers français de la dernière décennie possèdent un passif chargé, on imagine déjà l’entretien de licenciement se préparer.

Pardon pour ceux qui se sont convertis au rugby avec Sébastien Chabal, mais l’embrouille Novès-Laporte part de très loin. Difficile de situer précisément les racines de la discorde, mais on oscille entre fin des années 90 et début des années 2000. En 2001, le coach du Stade Toulousain avait très peu apprécié la sélection de deux de ses joueurs convalescents, Garbajosa et Ntamack, alors qu’il intervenait comme consultant auprès des Bleus. « Ses propos sont allés plus loin que sa pensée », explique alors Laporte pour expliquer leur chaude explication.

« Ce sont deux personnalités très fortes avec un très fort charisme, raconte aujourd’hui Ntamack, minimisant l’incident de 2001. Bernard est dans l’excès, tandis que Guy est quelqu’un de plus réservé. Mais tous les deux sont intelligents et sauront bosser ensemble. » Comprendre que ces quinze années de piques médiatiques peuvent s’effacer au nom de l’intérêt du rugby français ? Oui, et c’est le discours de Laporte, qui a d’ailleurs rapidement annoncé que Novès et son staff iraient au Mondial 2019 au Japon.

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Dossier clos ? Ben non. Car le soutien du président de la FFR à son plus célèbre salarié est toujours ambigu. Jugez plutôt ce qu’il raconte dans L’Equipe de jeudi où il est interrogé sur les perspectives d’avenir de Novès s’il perd les cinq matchs du Tournoi des six nations, qui débutent samedi en Angleterre pour les Bleus (18h).

« « J’ai dit ça parce que je sais qu’il ne les perdra pas. Maintenant on est d’accord, il faut gagner des matchs. Et jouer le Tournoi chaque année pour essayer de le remporter. Ce n’est plus possible de finir cinquième et d’entendre comme avant : « Vous verrez, à la Coupe du Monde, c’est là qu’on fera les comptes ». Ah, on a vu oui : écrasés par les All Blacks en quart de finale. » »

Donc en gros : Novès est intouchable tant qu’il n’est pas nul. Et même si le XV de France sort d’une défaite très honorable contre la Nouvelle-Zélande en novembre, on sait que les années impaires offrent des déplacements compliqués à Londres ainsi qu’en Irlande... et une fin d'hiver compliquée.

Laporte est venu soutenir Novès devant ses joueurs cette semaine

« Oui, avant on disait trop que l’on compterait les bouses à la fin de la foire, assume Bernard Viviès, ancien adjoint de Laporte nommé directeur opérationnel des Bleus (chargé des questions administratives). Maintenant, il faut engranger de la confiance et faire un bon Tournoi. Les Bleus ont tout pour continuer sur leur lancée, on n’envisage pas leur échec. Et si besoin, Bernard se mettra en paravent de l’équipe. »

Cette semaine, Laporte est ainsi allé parler aux joueurs du XV de France réunis à Marcoussis, prenant bien soin de renouveler son soutien à Guy Novès devant ses troupes. Tout le monde l’a compris : le président est à fond derrière son coach. Pour le moment.