Stade Toulousain: Les cinq dossiers qui énervent énormément Guy Novès
RUGBY•Le manager général toulousain a vigoureusement défendu son club de toujours, avant-dernier du Top 14, avec des piques acérées contre l'arbitrage...Nicolas Stival
Une matinée particulière au Stade Toulousain. D’abord, Guy Novès s’est présenté devant la dizaine de journalistes présents aux Sept-Deniers, ordinateur portable en mains.
Puis le manager général de l’avant-dernier du Top 14 a invité son auditoire à observer trois actions du match perdu à Bayonne vendredi (35-19), entachées selon lui d'erreurs d'arbitrage: le carton jaune de Maestri, le carton rouge de Flynn et l’essai du Basque Etrillard. Au bout d’un quart d’heure de démonstration, il a balayé divers dossiers. Cinglant.
Les arbitres
«Ce que j’ai fait là, ce n’est pas pour charger les arbitres, que l’on soit bien clair, je ne mets la pression sur personne», a assuré Novès. «Je peux me poser une question sur des images qui témoignent de ma bonne foi. Aujourd’hui, un grand nombre de décisions s’éloigne à mon sens de celles qui devraient être prises normalement.»
«Quand des joueurs se donnent autant et que des éléments extérieurs travaillent pour diminuer leur potentiel, ça me fait un peu mal», a-t-il jugé.
Les voisins de Castres
«Est-ce que vous êtes aussi nombreux à Castres (dernier du Top 14)? a interrogé Novès, faussement naïf. Sur les deux dernières années, c’est le club qui est vice-champion et champion de France.»
«Effectivement, la situation est compliquée, a toutefois reconnu l'homme fort du club le plus titré d'Europe. Mais on va se battre jusqu’au bout, comme on s’est battu même les années de titres. Il y a eu des moments difficiles. Rien ne nous est tombé dans le panier tout seul.»
Les médias
«Vous aimeriez qu’en début de semaine, je vous dise «ça y est, le doute s’est installé», a lâché le manager général toulousain, ironique. Plus vous allez tabasser, moins le doute s’installera. Vous allez tomber sur des mecs qui sont des compétiteurs.»
L'«énorme mensonge» sur la formation
Très remonté sur le sujet, Guy Novès a déroulé. «Quand certains disent qu’il n’y a plus de formation au Stade Toulousain, c’est un dégueulis de rien du tout ! Il y a 20 ans, il n’y avait pas d’étrangers, pas de rugby professionnel. Quand on allait chercher un jeune joueur de talent, ça ne coûtait rien. Aujourd’hui, vous allez chercher un cadet à Pinsaguel (Haute-Garonne), il faut lâcher 30 000, 40 000 ou 50 000 euros. Le rugby a évolué.»
Selon le manager général, «La formation n’a jamais été aussi importante. On y a mis des anciens joueurs, les entraînements des jeunes ont été multipliés par trois ou quatre. Alors quand on dit qu’on a lâché la formation, c’est un énorme mensonge.»
Les recrues
«Certaines de nos recrues sont présentes non pas pour amener un plus mais pour compenser une absence. Pas cinq ou six.» Novès pense certainement, entre autres, au pilier Tialata, plus que médiocre depuis son arrivée de Bayonne.
«Est-ce qu’on avait prévu que Kakovin, qui revenait de blessure, serait touché de nouveau au bout de deux matchs pendant que Johnston et Ferreira se blessent également ? Si notre mêlée n’avait pas eu ces soucis-là, les matchs qu’on a perdus de peu auraient pu être gagnés.» En attendant, la première ligne des Rouge et Noir est toujours aussi affaiblie avant la réception déjà cruciale du Stade Français, samedi.