PSG: Champions très tôt dans la saison, les Parisiens ne risquent-ils pas de se relâcher?
FOOTBALL•Il reste encore un sacré objectif à aller chercher...P.A.
«Notre saison n’est pas finie. » Joueurs et staff à peine félicités, Laurent Blanc recentre déjà tout le monde. L’objectif des Parisiens est loin de Troyes et d’un titre de champion de France qu’on savait déjà acquis après quelques journées. Il est plus proche de l’Italie, de Milan et San Siro, qui accueillera la finale de la Ligue des champions le 28 mai prochain. Mais en validant officiellement son quatrième titre d’affilée très tôt dans la saison, le PSG ne risque-t-il pas justement le relâchement ?
« Je ne pense pas, affirme Raphaël Homat, préparateur mental de sportifs professionnels. L’objectif des Parisiens n’est pas le titre, mais d’aller le plus loin en Ligue des champions. Être champion, c’est presque la normalité. Leur saison va débuter maintenant, ou a commencé par les matchs contre Chelsea. »
Des précédents pas très glorieux
Pourtant, existent quelques exemples qui ne poussent pas à l’optimiste. Celui de Manchester United d’abord, en 2001 champion précoce (à 5 journées de la fin) éliminé en quarts de finale de C1 quelques jours plus tard, mais surtout celui du Bayern. Il y a deux ans, pour la première de Pep Guardiola sur le banc des Munichois, le club écrase la Bundesliga. Champions à sept journées de la fin,les coéquipiers de Ribéry se font marcher dessus en demi-finale de Ligue des champions par le Real (0-4 à l’Allianz Arena) un mois plus tard. Sacré trop tôt, le Bayern ? Entre l’officialisation du titre et la déroute face au Real, les Munichois concèdent leurs deux seules défaites de la saison en championnat. Dont une à la maison face à Dortmund, lointain dauphin… 3-0. Une décompression assez flagrante.
« Ça va être le rôle du staff, de maintenir une pression motivante sur les joueurs parisiens qui sont de grands compétiteurs, venus au club pour cet objectif, poursuit Raphaël Homat. S’il s’agissait d’un groupe surpris d’être champion, on pourrait imaginer un relâchement, mais là on a affaire à un effectif taillé pour être performant en Ligue des champions. »
L’absence de concurrence, le vrai problème du PSG
Le vrai danger alors ? Les blessures. Si maintenir cet effectif à un niveau de concentration élevé d’ici aux quarts de finale (match aller le 5 ou 6 avril) est largement à la portée du staff, impossible en revanche de congeler Ibrahimovic ou Thiago Silva pour les sortir tout frais en temps voulu.
« Les matchs à venir doivent être appréhendés comme une préparation pour la Ligue des champions, explique le préparateur mental. Le PSG va peut-être préserver certains joueurs mais il faut leur faire comprendre que c’est dans cette optique-là, afin de les avoir dans des conditions optimales en temps voulu. »
Finalement, l’absence de réelle concurrence en Ligue 1 est sans doute le vrai problème des Parisiens dans leur quête de titre européen. Le PSG reçoit justement Monaco dimanche soir (21h), deuxième à 25 points. Un bon moyen de juger l’implication des nouveaux champions ?
« Acquérir un titre très tôt peut être une interférence, reconnaît tout de même Raphaël Homat. Mais ça serait vraiment dommage de se relâcher alors que l’on s’y attendait. » Laurent Blanc, toujours à la sortie de la victoire à Troyes : « On va vite repasser en mode compétition. Il y a encore du travail. » De quoi se rassurer.