HANDBALLMondial de handball: Les Experts enfin maîtres du monde à la maison

Mondial de handball: Les Experts enfin maîtres du monde à la maison

HANDBALLLa France a battu la Norvège en finale à Bercy, dimanche...
Nicolas Camus

Nicolas Camus

Ne surtout pas se dire que c’est une évidence. Oui, c’était son Mondial, devant son public. Oui, elle en était l’ultra-favorite et a montré pendant tout le tournoi qu’elle disposait d’une force collective bien supérieure à toutes les autres nations. Mais l’équipe de France a décroché dimanche soir son sixième titre de championne du monde, après une victoire contre la Norvège qui n’a pas été aussi facile que le score peut le laisser croire (33-26), et il faut juste se dire qu’elle est immense. Le sport français doit en profiter, sans modération.

Ce titre n’a pas été le plus dur à aller chercher, quand on regarde l’ensemble de la compétition. Mais symboliquement, il est sûrement le plus fort. Après tout ce qu’ils ont réalisé ces dix dernières années, ces joueurs méritaient de gagner chez eux. Ils méritaient une énorme fête avec leur public. « Ce Mondial avait une saveur particulière pour beaucoup de joueurs, relève Guillaume Gille. Avec en plus les petites déceptions sur les dernières compétitions, la mobilisation a été totale, l’engagement très fort, et c’est ce qui a permis de faire un tournoi aussi cohérent et dense. »

On pense notamment à Nikola Karabatic, superstar mondiale enfin consacrée devant les siens. Le dernier but lui est revenu, dimanche, et s’ils avaient pu choisir, ses coéquipiers n’auraient pas décidé autre chose. « Je suis sur mon nuage, dit le boss français. Ce sont des moments qui resteront gravés. Personne ne pourra nous les enlever. »

La fête ? « Ça aussi, on sait faire »

Personne, non, même si la Norvège s’est permis d’instaurer le doute pendant les 30 premières minutes. Ils se sont en effet amusés à transpercer les Bleus à chaque attaque, prenant trois buts d’avance. «Forcément, t'es pas très bien, raconte Micka Guigou. Tu te retrouves à -3, sans solution face à cette équipe qui te pillonne sur montées de balle ou attaques placées, avec un gardien qui commence à faire des arrêts. Mais comme sur tous les matchs où on a été en difficulté, on est restés sereins, solides dans nos têtes.»

En fait, l’insolence n’a cessé qu’avec l’entrée de Gérard dans les buts, à la place d'un Titi Omeyer impuissant (2 arrêts sur 12). Après quelques minutes passées à se chauffer, l'homme de la demi-finale contre la Slovénie a sorti trois arrêts d’affilée et grâce à un contre de Porte à la toute dernière seconde, les Bleus ont tout de même virer en tête à la pause, par miracle (18-17).

C’en était fini du suspense. Les Experts ont écrasé la seconde période de leur imposant physique, portés toujours plus haut par un public de Bercy en fusion. La fête pouvait commencer. « Ça aussi, on sait faire », lance Gérard, tout sourire, au milieu de la zone mixxte. On peut leur faire confiance, elle n’est pas près de se terminer.