Mercato : Mais à quoi joue Antoine Griezmann sérieusement?
FOOTBALL•Le Français semble vouloir forcer son départ de l’Atlético Madrid de manière assez peu classieuse…J.L.
Pas de panique, on aime toujours Antoine Griezmann, mais on est un peu inquiet de le voir se transformer en plus gros forceur que Manuel Valls, si seulement c’est possible. Récapitulons les derniers événements pour ceux qui ont un vrai boulot. Six mois que le gendre idéal des Français (Même Manu peut pas test) écarte toutes les questions sur son avenir, et voilà qu’il profite d’une apparition dans Quotidien, l’émission de Yann Barthès qui en a mais alors RIEN À TAPER du foot, pour annoncer qu’il se tâte franchement pour rejoindre Manchester United. Voilà la nature exacte de l’échange :
- Barthès : « Alors on va jouer où l’année prochaine ?
- Nous (dans notre tête) : Lol, te fatigue pas Yann, ça donnera "Je suis bien à l’Atlético, mais dans le foot on sait jamais, on verra."
- Réponse de Griezmann : « Très bonne question, je pense qu’on sera fixés très vite, dans deux semaines. »
- Nous : Ah, bizarre.
- Relance de Barthès : Si je vous dis Manchester United, le club de Beckham [l’idole de Griezmann, ndlr], par exemple ?
- Réponse de Griezmann : Possible.
- Nous : Heu, il nous fait quoi là ?
- Barthès : Ok, donc sur 1 à 10, sachant qu’à 10, vous avez signé ?
- Griezmann : Six.
- Nous : WTF ??????»
Même Barthès n’en croit pas ses oreilles, ou alors il fait semblant, et lui demande de répéter. « Vous vous rendez compte de ce que vous dites ? C’est la première fois que vous le dites ? Je m’attendais à de la vraie langue de bois, j’en n’ai pas eu merci. »
aEn apoplexie sur notre canapé, mais un peu naïfs quand même, on pense à l’erreur bête de communication. Le type va sur une émission de divertissement, loin de l’Espagne, il pense que personne ne regarde… On se renseigne auprès de Sébastien Bellencontre, qui gère la communication de l’international tricolore. Texto immédiat : « Je ne travaille plus avec Antoine depuis deux mois, je vous invite à voir ça avec sa sœur qui gère désormais ses intérêts. » On en est là quand tombe la deuxième lame, mardi, après une conférence de presse parisienne de Griezmann pour vendre sa biographie écrite par l’ancien journaliste Arnaud Ramsay (Derrière le sourire, chez Laffont).
« « Je veux gagner des titres. Je suis arrivé à un cap ou faire du beau jeu et marquer des buts ça ne suffit plus. C’est fini ça. Gagner des titres, c’est ce que je vais chercher cet été au moment de décider de mon avenir. Aujourd’hui si je dois bouger ce sera sans problème. Ça peut être l’Angleterre parce que c’est à la mode, l’Allemagne, la Chine ou les Etats-Unis. Je suis prêt à partir. » »
Plus de doute, l’attaquant madrilène y va à la sulfateuse. Limite prêt à aller cachetonner en Chine si ça lui permet de gagner des titres, ce qui semble un peu contradictoire à première vue, mais passons. Une stratégie médiatique qui laisse un peu songeur, au moins sur le timing, quand on pense à ce qu’il déclarait il ya encore cinq jours, à la veille de la dernière journée de Liga : « Je me plais vraiment ici. Maintenant Miguel Angel (Gil Marin, le directeur général de l’Atlético) doit parler avec mon agent. Je ne fais pas de plan pour l’avenir. Je reste à l’Atlético parce que j’y suis aussi heureux qu’à mon arrivée. »
>> Autres éléments surprenants
Griezmann avait l’air encore heureux comme un gamin au stade il y a trois jours
Lors des adieux du peuple colchonero à Vicente Calderon dimanche, Antoine Griezmann n’était pas le dernier à faire la fête, prenant même le micro pour entonner Madridista el que no bote, un des chants préférés des supporters. Dans la foulée, Diego Simeone, l’entraîneur sans qui l’Atlético ne serait jamais devenu une puissance crainte par l’Europe entière, annonçait qu’il prolongeait l’aventure pour au moins une saison, après un nouveau podium et une demi-finale de C1, avec la perspective enthousiasmante de rentrer dans un nouveau stade. On a connu contexte moins favorable pour rester.
aLacazette a avoué que son ami faisait le forcing pour le faire venir
L’attaquant lyonnais ne s’en est pas caché, il s’est déjà mis d’accord avec l’Atlético pour jouer au moins un an avec celui qui était son meilleur pote en sélections de jeunes. « Antoine Griezmann, ça fait un moment qu’il échange avec moi pour essayer de me faire venir », confiait-il après sa dernière au parc OL. Le même Griezmann, qui répond au contraire à Yann Barthès que son départ n’est pas conditionné à l’arrivée de Lacazette… On ne comprend pas grand-chose.
L’Atlético ne sait pas s’il pourra recruter (donc le laisser partir)
C’est une autre inconnue qui doit être levée dans les deux semaines qu’évoque Griezmann pour prendre sa décision. Le club espagnol saura alors si le Tribunal administratif du sport lève son interdiction de recrutement lors du mercato, sans qu’on sache bien ce que ça peut changer pour le Français. Si c’est non, on ne voit pas comment l’Atlético pourrait le lâcher à Manchester alors qu’il ne pourra pas le remplacer. Si c’est oui, cela permettrait à Simeone de renforcer l’équipe comme le demande visiblement son meilleur joueur.
Manchester, ça ressemble pas vraiment à une progression
MU, c’est un grand entraîneur et Paul Pogba, on est d’accord là-dessus. Mais pour l’instant, le club mancunien n’est toujours pas qualifié pour la Ligue des champions –il faudra battre l’Ajax en finale de la Ligue Europa- et cela fait plusieurs saisons qu’il n’a plus la main sur le championnat d’Angleterre, où même le top 4 est devenu compliqué à accrocher. Bref, la montée en gamme ne semble pas aussi évidente que ça pour Griezmann.
aLe bilan ? L’affaire peut encore durer et il s’agira de ne pas écrire trop de bêtises. Du côté espagnol, on joue la sérénité, alors que des discussions sont engagées depuis longtemps pour revaloriser le contrat de son meilleur buteur : « Nous nous attendions à une sortie de ce genre d’Antoine ou d’un membre de son entourage. Nous sommes persuadés qu’Antoine va rester un an de plus » (L’Equipe). Eric Olhats, l’agent historique de Griezmann joint par nos soins, n’a pas non plus remis une pièce dans la machine : « Vous parlez d’une annonce surprenante, mais Antoine n’a rien annoncé du tout. Nous n’avons rien à dire pour le moment. » Ça devrait vite changer.