Monaco-Dortmund: Mais c'est quoi son secret à Benjamin Mendy pour centrer aussi bien cette saison?
FOOTBALL•Le latéral gauche de Monaco est devenu une référence en la matière en Europe...Nicolas Camus
De notre envoyé spécial à Monaco,
On entend encore Pep Guardiola, avant le 8e de finale entre Manchester City et Monaco, parler de son admiration pour le jeu offensif monégasque et citer en exemple Benjamin Mendy. Le Catalan n’avait que des compliments pour le latéral de l’ASM, capable de «faire des courses de 50 mètres et au bout d’envoyer des centres au millimètre».
Pas mieux, Pep. Cette saison, la régularité de Mendy dans sa qualité de centre est bluffante. Il n’y a qu’à simplement regarder le dernier match de Monaco en date pour s’en rendre compte. Face à Dijon, son centre en reprise de volée pour Germain et le ballon déposé sur la tête de Glik sont des modèles du genre.
Si ces deux gestes n’ont pas abouti à des buts (la faute à Reynet et à un hors-jeu de Falcao), ses attaquants, adroits et bons de la tête, se font bien souvent un plaisir de la mettre fond. Auteur de huit passes décisives (trois en Ligue des champions, cinq en Ligue 1), Mendy est le latéral de référence en Europe dans ce domaine.
Quel changement, tout de même, quand on se rappelle les sifflets - un peu durs - du Vélodrome, parfois lassé de ses ballons envoyés au huitième poteau durant ses trois saisons à l’OM. En regardant ça de loin, on pourrait croire que le néo-international a appris à centrer en débarquant sur le Rocher l’été dernier. «Ah non, il a toujours eu ce pied gauche au-dessus de la moyenne, corrige Johan Louvel, son coach au sein de la réserve du Havre, quand il avait 16-17 ans. C’est d’ailleurs cette caractéristique qui en faisait un de nos plus gros potentiels.»
«Être capable de centrer avec la même précision en état d’extrême fatigue»
L’évolution est donc à chercher ailleurs. «Un bon centre, c’est aussi gérer son physique, ses émotions. Il faut maîtriser beaucoup de paramètres. Et là-dessus, il a beaucoup progressé parce qu’il a gagné en expérience, en maturité», juge son formateur. Le fruit d’un gros boulot entamé avec Marcelo Bielsa, et poursuivi de façon intensive avec Leonardo Jardim et son staff.
Car Benjamin Mendy a bien changé quelque chose cette saison. Confidence d’un proche, le latéral enquille les séances spécifiques à la Turbie, avec un objectif bien précis : «être capable de centrer avec la même précision en état d’extrême fatigue». «A Marseille, ça allait quand il était en forme, mais sur des fins de mi-temps, ou dans un contexte tendu, ça devenait plus compliqué», détaille notre interlocuteur. Alors Mendy a décidé de cravacher, cherchant également à varier toujours plus les zones ciblées.
Les résultats sont là. Appelé par Didier Deschamps en mars, convoité (?) par Manchester City en avril, Benjamin Mendy, 23 ans en juillet, est en train de mettre tout le monde à ses pieds. Enfin, surtout le gauche.