De notre envoyé spécial à Manchester,
Les Monégasques ont réussi un exploit, mardi. C’est vrai, marquer trois buts à l’extérieur en 8e de finale de Ligue des champions et sortir avec des regrets, il faut quand même le faire. Alors qu’ils menaient au score grâce à un doublé de Falcao et un but de Mbappé, tout s’est écroulé dans les 20 dernières minutes face à Manchester City. Entre la 70e et la 82e, ils ont complètement pris la marée, encaissant trois buts et laissant dans cette défaite 5-3 une grande partie de leurs espoirs de qualification.
Forcément, après la rencontre, il nous tardait de savoir ce qu’il s’était passé, vu du terrain, dans cette fin de match. Certes, on sentait que l’ASM, même devant au score, n’était pas non plus d’une sérénité absolue et qu’elle allait encore souffrir. Mais pas ce point-là. « On a manqué un peu d’intelligence pour fermer le match », estime d’emblée Falcao.
En fait, les cerveaux étaient apparemment un peu trop asphyxiés pour pouvoir fonctionner normalement. « Il y avait une intensité folle. Ce n’est pas évident de presser et courir partout pendant tout le match, explique Bernardo Silva. A la fin, on était fatigués et on a laissé City jouer un peu plus que ce qu’on aurait voulu. »
« Le penalty de Falcao, c’est le tournant »
Franchement, on n’avait pas vu venir ce gros coup de mou. Ni les erreurs de marquage sur coups de pied arrêtés, l’autre plaie de cette dernière demi-heure côté monégasque avec deux buts d’Agüero et Stones sur corner. « C’est vraiment ça le plus gros regret. Prendre deux buts comme ça quand on mène 3-2, on n’a pas le droit », dit Valère Germain. C’est là qu’on voit aussi que cette ASM est encore jeune, et que si Sidibé et Mendy courent vite et centrent bien, ils ont encore de gros à faire défensivement.
L’argument de la jeunesse a été utilisé par la demi-douzaine de Monégasques qui sont venus nous parler, mais l’explication est également à aller chercher avant cette fameuse 70e minute. On rembobine : Monaco mène 2-1 au retour des vestiaires, obtient un penalty… que Falcao offre à Caballero. Envolée, la balle de break. « Pour moi, c’est le tournant, lâche le Citizen Bacary Sagna. Ça nous a reboosté et après ça leur a mis un petit coup derrière la tête. »
Alors oui, derrière, Falcao a mis son petit bijou (61e), mais Aguero avait ramené City dans le match juste avant grâce à une grosse bourde de Subasic (59e). « On n’a pas su tuer le match et après on l’a payé, résume le gardien croate, pas du genre à se cacher. On a fait trop d’erreurs, moi le premier. Ce but, il est pour moi. C’est dommage. » C’est dommage, oui, parce que dans ces trois buts, il y en a peut-être un de trop pour espérer voir les quarts de finale.