FOOTBALLEntre Guardiola et l’Angleterre, ça a plutôt l’air de bien se passer

City-Monaco: On pouvait en douter, mais entre Guardiola et l’Angleterre, ça a l’air de bien se passer

FOOTBALLLe coach espagnol se fait bien à la vie anglaise, même si sur le terrain tout n'est pas parfait...
Nicolas Camus

Nicolas Camus

De notre envoyé spécial à Manchester,

Loin de nous l’idée de tomber dans les généralités, mais pour une première à Manchester, on ne peut pas dire que l’on ait été surpris par la météo. Un vent à vous faire tomber de l’escalier dès la descente de l’avion, bientôt accompagné par une pluie fine à vous glacer les os… Monaco affrontera City mardi sous un temps typique du Lancashire, ce comté bordé par la mer d’Irlande. Pep Guardiola, lui, commence à bien s’y faire, apparemment. Peut-être mieux que prévu, en fait, même s’il y a encore du boulot.

On me voit... On me voit plus... On me voit... On me voit plus... On me...
On me voit... On me voit plus... On me voit... On me voit plus... On me... - Oldham/BPI/Shutterstock/SIPA

Il y avait pas mal de doutes sur l’arrivée de l’entraîneur espagnol à Manchester, l’été dernier. Et la météo ne constituait dans ce (relatif) scepticisme qu’un détail, évidemment. Il était davantage question de style de jeu, d’identité, de mentalité. Un coach aux mille et un préceptes tactiques d’un côté, un championnat toujours dominé par la dimension physique de l’autre. Un homme de clubs à forte identité d’un côté (Barcelone, Bayern), un nouveau riche qui cherche de manière désordonnée à reprendre le fil de son histoire de l’autre.

Bref, il y avait dans l’air ce sentiment que quelque chose n’était pas naturel dans ce mariage. « Honnêtement, ça a été une petite inquiétude au début. Il avait gagné en Espagne et en Allemagne, et il était vu comme le meilleur coach du monde, mais l’Angleterre, c’est à part, raconte Jonathan Smith, qui suit spécialement City pour ESPN UK. Et puis il fallait voir comment il allait s’adapter à un club moins installé dans la hiérarchie nationale et internationale que ses précédents. »

Six mois plus tard, Guardiola et l’Angleterre apprennent toujours à se connaître. Les débuts ont été fracassants, avec une série de 10 victoires d’affilée toutes compétitions confondues. Mais depuis l’automne, City est devenue une équipe imprévisible, capable de coller un 5-0 sur la pelouse de West Ham comme d’en prendre quatre à Everton.

« Plus que de comprendre le foot anglais, il m’a fallu du temps pour comprendre mes joueurs, dit le Catalan aujourd’hui. Il y a des aspects spécifiques à l’Angleterre, et j’ai dû trouver la meilleure manière d’utiliser mes joueurs pour jouer dans ce championnat-là. » Dans cette Premier League internationalisée mais qui a gardé un net penchant pour l’intensité physique et les courses aux quatre coins du terrain, il tâtonne toujours. En 33 matchs à la tête des Citizens, il n’a jamais aligné deux fois la même composition.

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« Guardiola est un pragmatique. Il s’adapte, toujours. Mais son problème, c’est qu’il a parfois été trop loin, explique Victor Lefaucheux, créateur du blog Première touche, dédié à la tactique. Il a voulu donner trop d’infos à ses joueurs. Par exemple, jouer à 3 défenseurs contre Chelsea, c’était sensé, mais le changement a été trop brutal. Il n’a peut-être pas encore compris qu’il y avait certaines choses qu’on ne pouvait pas changer. Ou pas aussi rapidement. »

Voilà pour le 3-1-3-2-1 - ou quelque chose comme ça. Si la construction de quelque chose de solide sur le terrain reste clairement en chantier, pour le reste, la vie mancunienne a l’air de très bien lui convenir. Mieux en tout cas qu’à son meilleur ennemi José Mourinho. Alors que le coach de United vit à l’hôtel et parle de « désastre » quand on lui demande comment il se sent dans cette ville en pleine mutation post-industrielle, Guardiola s’est fondu dans le décor.

Un appartement en centre-ville, d’où il peut ressentir la «vibe» locale

« Il est très heureux ici, assure notre confrère anglais. Il est bien installé, et sa famille est contente de vivre en Angleterre. Ses enfants parlent très bien anglais, car la famille a vécu à New York. Et ici, ils sont très tranquilles. La vie à Manchester est plus calme qu’à Barcelone. La presse est peut-être un peu plus critique, mais pour le reste, il est relax. »

L'Espagnol a choisi de s’installer dans un grand appartement de la partie moderne du centre-ville, d’où il peut ressentir la «vibe» locale, comme des amis l'ont dit au Sun récemment. Même si le foot n’est jamais très loin.

« Ma vie ici dépend des résultats. Si on gagne, le quotidien est plus agréable, mes enfants ont plus envie d’aller à l’école et même ma femme est plus heureuse, disait-il fin octobre. Mais de manière générale, je sens que les gens ici veulent prendre soin de moi. » De quoi donner envie à Guardiola, paraît-il, de s'offrir un quinquennat dans la deuxième ville d'Angleterre. On n'en est pas encore là, mais ce serait sa plus longue période à la tête d'une équipe.