Euro 2016: Comment les Bleus vont vivre la journée la plus longue de leur vie avant France-Portugal
FOOTBALL•Etre concentré mais détendu, penser au titre mais pas trop, les heures qui précèdent une finale sont toujours délicates à gérer...Nicolas Camus
Au Stade de France,
Tout va bien pour vous en ce beau dimanche matin ? Pas trop tendu ? Si, un peu quand même ? C’est normal. Alors qu’on se lève tous excités comme des enfants le matin de Noël en se demandant ce qu’on va bien pouvoir faire pour patienter jusqu’au coup d’envoi de la finale de l’Euro 2016 entre la France et le Portugal, imaginez un peu ce qui se passe dans la tête des joueurs.
Toute la saison, ils ont pensé à cet Euro à domicile qui allait arriver, et depuis un mois et demi ils ne vivent plus que pour ce 10 juillet. Aujourd’hui, ils y sont, avec entre leurs mains - et leurs pieds - les espoirs de victoire, de joie, de fête, de rassemblement de tout un pays. Ça paraît toujours un peu bête d’écrire ce genre de phrase, mais cela correspond pourtant à la réalité de ce jour si particulier.
« C’est le match de notre vie », résume d’ailleurs Blaise Matuidi. Et pour ne pas le rater, les heures qui précèdent sont importantes. « Ce n’est pas un jour comme les autres, sait Didier Deschamps, le capitaine de 1998. C’est un moment privilégié, une chance unique. Il y a un titre au bout, il faut y penser, mais pas trop non plus. » C’est là toute la difficulté. Prendre conscience de l’événement sans jouer le match trop tôt dans sa tête, un sacré dilemme.
Le meilleur moyen de se préparer, en fait, c’est de ne rien changer. Ce n’est pas nous qui le disons, mais les glorieux anciens. Lisez ce que disait Christian Karembeu à propos de ses souvenirs du 12 juillet, à l’occasion du 15e anniversaire de la victoire en Coupe du monde.
« « Sur ce jour-là, notre principale force a été de ne rien changer à nos habitudes, de répéter les mêmes gestes que d’habitude, sans effervescence particulière. On a continué à jouer à la belote et au ping-pong, tranquillement, à quelques heures d’un match historique pour nous » »
Didier Deschamps, dans un style plus concis, n’a pas dit autre chose samedi en conférence de presse. « Il ne faut pas modifier ce qu’on fait d’habitude », voilà le message qu’il a fait passer à ses joueurs. Il a été bien reçu, apparemment. « Pour moi ce sera la même routine. Réveil musculaire, repas, sieste, et ensuite tout se jouera dans la tête, raconte Matuidi. J’essaie de faire en sorte de ne pas avoir la boule au ventre, même si elle y est forcément pour ce genre de compétition. »
Elément important, les Bleus passeront leur journée à l’hôtel Pullman de Bercy, où ils arriveront samedi soir, et non pas dans leur reposant domaine isolé des Yvelines comme ça avait été le cas en 1998. « La grande chance qu’on avait, c’était de préparer cette finale à Clairefontaine, loin du tumulte médiatique. Du coup, on était un peu en vase clos et cela nous a permis de ne pas prendre trop conscience de l’attente énorme des supporters. Nous n’avons pas été écrasés par l’enjeu », se souvient encore Karembeu.
Espérons que la rigidité du règlement de l’UEFA n’empêchera pas les Bleus de se mettre bien au chaud dans leur petite bulle pour ne pas se laisser rattraper par la pression. Bon, ça leur avait plutôt réussi avant la Roumanie et surtout l’Islande, alors on a tendance à être confiant. « L’équipe est bien. Je n’ai aucune crainte, juste hâte d’y être, de montrer aux Portugais qu’on est chez nous », achève de nous convaincre Bacary Sagna. Rendez-vous à 21h00 alors messieurs.