Euro 2016: On a enfin battu les Allemands, quel pied, mais quel pied!
FOOTBALL•Après avoir courageusement écarté les Allemands champions du monde (2-0), l'équipe de France est en finale. Rendez-vous dimanche au Stade de France contre le Portugal...Julien Laloye, avec Christine Laemmel
De nos envoyés spéciaux à Marseille,
Didier Deschamps voulait « écrire l’histoire », c’est fait. L’équipe de France a entamé une lumineuse page blanche qui commencera par ce nom écrit en lettres capitales : Antoine Griezmann. L’attaquant de l’Atlético Madrid, meilleur buteur de la compétition, a offert les deux buts de la rencontre (45+2 sur penalty puis 72e) à un Vélodrome en fusion. Les Bleus ont copieusement battu leur coriace bête noire (2-0) pourtant largement dominatrice jusqu’à l’ouverture du score. Après avoir éliminé le grand favori de l’Euro, les tricolores s’offrent une finale méritée au Stade de France, dimanche, face au Portugal de Cristiano Ronaldo. Sur le papier, on a presque envie de dire que le plus dur est fait.
C’est un (demi) hold up mais on s’en fout
C’est même encore plus jouissif comme ça pour tout dire. Les Bleus ont pris un sacré bouillon en première période, après cinq minutes prometteuses et une belle occasion de Griezmann. On ne voyait plus le ballon (68 % de possession pour les Teutons à la demi-heure de jeu), on voyait beaucoup Ozil, et encore plus le maillot jaune DDE de Lloris, ce qui n’est jamais le signe d’une grande maîtrise de la situation. Mais la défense française, gentiment moquée depuis le début de l’Euro, a tenu bon. La chance a fait le reste à 2-0, quand Kimmich a envoyé un amour de frappe enroulé plein poteau. Après ça, il ne pouvait plus rien nous arriver.
Bien sûr qu’il y avait penalty
Quand M.Rizzoli a porté le sifflet à sa bouche, en toute fin de première période, il y a eu un murmure d’incrédulité dans le Vélodrome. Le ralenti est sans appel, pourtant. Bastian Schweinsteiger, qui ne s’en tirait jusque-là pas si mal considérant son échauffement de momie égyptienne, a bien touché le ballon de la main en voulant monter au duel avec Evra sur un corner. Les Allemands ne l’ont pas vu comme ça, évidemment, mais comme ils n’avaient pas non plus vu l’agression sur Battiston pareil que nous, il ne faut pas leur faire une grande confiance. Evitons donc de parler de vol ou de quoi que ce soit de ce genre, s’il vous plaît.
Griezmann t’es un dieu vivant (Umtiti aussi)
L’attaquant tricolore a déjà dépassé Thierry Henry au nombre de buts marqués dans un championnat d’Europe, et c’est une statistique qui veut tout dire. Le joueur de l’Atletico a rendu fou la défense allemande sur ses prises balles à la Messi, avant de marquer le penalty qui a tout changé. Grosses cojones d’ailleurs sur l’instant : il y a à peine un mois, Griezmann avait envoyé son péno sur la barre en finale de la C1.
aAu départ de l’action, il faut noter le bon décalage offensif d’Umtiti. Après un match timide contre l’Islande, le futur barcelonais a montré le très grand défenseur d’avenir qu’il était contre les champions du monde en titre. Respect.
A la fin, CE N’EST PLUS l’Allemagne qui gagne
Et bordel que ça fait du bien de l’écrire. Depuis le temps qu’on se bassinait nous-même avec cette pensée proverbiale horripilante (on ne te dit pas merci Gary Lineker), il était temps de pouvoir pleurer des larmes de joie après un France-Allemagne. Oublié Séville 82, oublié Guadalajara 86, Oublié Rio 2014. Désormais dans l’imaginaire collectif tricolore, Il y aura Marseille 2016.
Le Portugal ? C’est déjà dans la poche
Alors, après vérification, et en enlevant notre petit frère, il n’y a personne au monde qu’on a martyrisé plus que le Portugal. Pour rester à Marseille, puisqu’on y est si bien, souvenez-vous de cette demi-finale de folie en 1984 et cette chevauchée dingue de Tigana. L’Euro 2000 ? Lisbonne pense encore qu’il n’y avait pas main d’Abel Xavier, alors qu’elle est au moins aussi évidente que celle de Schweinsteiger cette fois-ci. La Coupe du monde 2006 ? Cristiano Ronaldo et ses petits potes auraient pu jouer des heures sans s’approcher des buts de Barthez. Autant dire que c’est comme si l’Euro était à nous.