FOOTBALLEuro 2016: Les Islandais ont (un peu) pris la grosse tête, on dirait

Euro 2016: Les Islandais ont (un peu) pris la grosse tête, on dirait

FOOTBALLN’allez pas penser que l’Islande aborde son match de dimanche sans croire qu’elle a autant de chances que la France de l’emporter…
Julien Laloye

J.L.

Au Stade de France,

Pour le cliché du petit poucet rafraîchissant et plein d’humilité, il faudra repasser. Les Islandais sont venus faire un petit tour au Stade de France samedi en fin de journée à 24 heures du premier quart de finale de leur histoire contre l’équipe de France, et c’est limite s’ils ne se sont pas poussés du col depuis leur qualification contre l’Angleterre.

Pour tout vous dire, on s’attendait à voir des types jouer les outsiders déjà super contents d’être là avec une dévotion papale, et on est repartis en se demandant si la France avait encore une chance de gagner ce match. Heimir Hallgrimsson, l’un de deux sélectionneurs de l’équipe, celui qui est Islandais, s’est montré particulièrement offensif. Extraits :

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« « On joue un football plutôt simple, nous savons quelle est la clé de notre succès. Si certains observateurs pensent qu’on est ennuyeux, nous, on sait ce qu’on doit faire pour gagner, on n’essaie pas de dénaturer notre football. Avec ça, nous pouvons battre des nations mieux armées individuellement que la nôtre, comme la France ». »

« « Ce qu’on a de plus que la France ? Notre état d’esprit, l’unité du groupe, le caractère des joueurs… J’imagine que les Français diraient la même chose, mais je pense que l’équipe se connaît, on connaît par cœur comment on doit jouer, c’est peut-être un avantage. Les joueurs français jouent dans les meilleurs clubs, ils ont des qualités individuelles supérieures. Notre équipe peut-être supérieure aux talents individuels ». »

Rien de bien choquant à la lecture, mais c’est plutôt le ton assuré du bonhomme qui nous fait tilter. Son mentor, le Suédois Lars Lagerbäck, était un peu plus raisonnable, mais il n’a pas non plus joué la partition du David contre Goliath. « Avant un match, n a toujours une chance réaliste de l’emporter, même si cette chance n’est pas la même selon le côté où on se place. Dimanche, la France est favorite, mais ce n’est pas un favori très net. Le tout, c’est de rentrer sur la pelouse convaincue qu’on peut les battre et leur poser des problèmes ».

Un confrère aussi étonné que nous a remis un jeton pour voir : « Vous avez l’air très confiants pour demain, pensez-vous que vous pouvez gagner l’Euro ? ». Gunnarsson, le capitaine hipster, temporise : « Si on n’y croyait pas, on ne serait pas là. Mais concentrons-nous déjà sur la France, une grosse équipe. On démarre à onze contre onze et à 0-0, on verra ». Heimir Hallgrimsson, lui, continue de fanfaronner sur l’air de la plaisanterie : « Il ne fallait pas nous laisser nous installer à Annecy, l’endroit est tellement formidable qu’on veut y retourner après chaque match ». Sous-entendu, ne pas rentrer chez nous. Il serait temps, pourtant, on a un Euro à gagner.